Le doigt d'honneur d’une avocate !
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Jean-Francois Parent
2017-10-20 15:00:00

- Je le sais déjà que les tribunaux, c'est de la m***.
- Peut-être que je vais devenir clown à temps plein. Le cr*** de droit, c'est stressant en tab***. Et personne ne sourit.
- Un crotté. Vous êtes un crotté si vous n'êtes pas capable de vous trouver un avocat. Et c'est ce que les juges pensent de vous.
Voilà quelques-uns des commentaires, traduits librement, qu'on peut glaner après quelques minutes passées sur le compte de Elizabeth Lee Beck, mieux connue sous son sobriquet de Cranky Lawyer sur twitter.
L'avocate grincheuse, donc.
En septembre dernier, le grand public a fait sa connaissance alors qu'Elizabeth Beck a diffusé en direct une bagarre dans un procès, au cours de laquelle les avocats adverses ont tenté de la faire expulser de la salle d'audience manu militari.
Elle navigue dangereusement sur les eaux entre le premier amendement sur la liberté d'expression et le devoir de réserve des avocats, écrit le Daily Business Review dans un récent profil de l'avocate provocatrice.
« Hahaha. L'entraîneur des Dolphins est un ''coké''», écrit-elle au lendemain de la diffusion d'une vidéo montrant le patron des joueurs de l'équipe de football de la NFL prenant de la cocaïne.
« Je ne fais que me plaindre », dit-elle à la journaliste du Daily Business.
Ses sujets de prédilection : les théories conspirationnistes, les tribunaux, les avocats, la privatisation du FBI, les échanges d'insultes avec tout ce qui la contredit sur Twitter et... Donald Trump, avec qui elle a eu des joutes oratoires épiques sur Twitter justement.
Plaidant contre Trump en 2011 dans un dossier de redressement, ce dernier l'a qualifiée de dégoûtante. La bataille s'est déplacée sur les médias sociaux, et Elizabeth Beck est devenue @CrankyLawyer.

Elle remet en question certains juges, sans les nommer, se demandant s'ils ont reçu des pots-de-vin. Malgré l'inconfort que ses propos suscitent chez certains de ses collègues, on lui concède le droit à son opinion.
« Ça ne m'enchante pas de voir une avocate ''twitter'' de cette façon. Mais le premier amendement ne réglemente pas le tact ou le style », explique Andrew S. Berman, un associé chez Young Berman Karpf et un membre du comité d'éthique du Barreau de la Floride.
L'ordre des avocats floridiens a confirmé au Daily Business Review qu'aucune enquête n'est menée au sujet de la @CrankyLawyer.
En conclusion de l'article, elle se dit déçue des avocats en général de ne pas être aussi volubiles qu'elle : « Ce sont des poltrons. »
Et vous, croyez-vous possible un Cranky Lawyer au Québec? Qu’en dirait le Barreau ?
Anonyme
il y a 7 ansUn doc Mailloux du droit, c'est ce que ça prend ici!