Le droit, McGill et moi

Kerwin Myler
2013-12-13 13:15:00
Le temps est venu de faire amende honorable.
Back to school
Pour commencer, je dirais que ce ne fût pas évident de retourner sur les bancs d'école après une dizaine d'années passées sur le marché de travail.
Le défi ne tient pas à la matière.
Soyons clairs, lorsqu’on est admis en droit, à l’issue d'un processus de sélection très serré de rigueur dans toutes les universités au Québec, on est capable de suivre le rythme.
Cerise sur le gâteau, les mythes sur la déloyauté des étudiants en droit sont justement... des mythes.
J’ai même constaté un esprit de collaboration étroit entre les étudiants de McGill, outre une grande ouverture d'esprit.
Mon défi a plutôt été de repasser des examens ; ce qui sous-entend, en ma qualité d’étudiant en droit, d'apprendre à rédiger de façon juridique.
Un impératif d'autant plus important lors des examens à cent pour cent qui portent sur les cours de toute l'année scolaire.
« Qu’est-ce que cela a donné ? », vous demandez-vous.
Je me suis maintenu dans la moyenne au niveau des notes, qui restent relativement standardisées en droit à McGill.
Une exception : ma note de droit constitutionnel n’a pas été à la hauteur de mes espérances.
Mais cela peut s’expliquer :
Après un bac en sciences politiques (figurez-vous, qu’adolescent je voulais être premier ministre, idée qui fait encore pouffer de rire tous mes amis aujourd’hui), le cours de droit constitutionnel me rappelait trop ce que j'avais déjà passé un peu trop de temps à faire.
Au fond, parvenu à l'âge adulte, c'est à dire à bac plus dix ans, l'idéalisme de la prime jeunesse a cédé la place au pragmatisme et aux certitudes rassurantes qui l’accompagnent !
Voilà que les chicanes de clôture fédérales-provinciales ne m'intéressent plus.
Aux autres de faire valoir les violations des Chartes !
Une note embarrassante
Pour en revenir à mon désormais bien-aimé pragmatisme, ma note un-peu-trop-moyenne-à-mon-goût en droit constitutionnel m'est quand même restée en travers de la gorge.
Bien qu’ayant renoncé à une carrière de premier ministre, une meilleure compréhension du droit constitutionnel m’aurait sans doute ouvert les portes d’un concours de plaidoirie, chose que j’aurais voulu faire à tout prix pendant mes études.
Vous êtes perdus ? Reprenons le fil ensemble.
Chaque année lors de la sélection des participants, les auditions portent sur une affaire en droit constitutionnel.
J'ai donc été éconduit deux années de suite.
J'ai beau me préparer, j'ai beau avoir l'impression de très bien réussir ma mini-plaidoirie, à la fin de l'été, au moment où on annonce les candidatures retenues, c'est un « non merci, M. Myler ».
Le genre de truc qui , croyez-le ou non, fait pleurer ou enrager quelques un de mes collègues.
Les jeunes gens admis en droit en McGill ne sont pas habitués à essuyer des refus…
Alors privilège de l’âge ou quoi, arrivé à bac plus dix, moi je tourne la page et je passe à autre chose.
A quoi ? Vous le saurez dans ma prochaine chronique.
To be continued…