Le JDM remporte une bataille pour connaître les honoraires d’avocats
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Julien Vailles
2017-08-22 15:13:00
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La Cour d’appel vient de rendre son arrêt ce mardi. Son verdict : la Loi sur l’accès à l’information donne droit d’accéder aux documents contestés, écrit le JdM. Le Journal obtient donc gain de cause dans deux dossiers différents, que le tribunal a entendu ensemble.
Retour en 2014 : alors que la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries était visée par une action collective, le Journal voulait savoir combien d’argent public avait été dépensé pour se défendre. La Commission scolaire refusait néanmoins de dévoiler ses honoraires d’avocats, sous prétexte que cela violerait son secret professionnel. Mais les juges d’appel Paul Vézina, Denis Jacques et Robert Mainville viennent de lui donner tort.
D’autre part, le JDM cherchait à savoir combien la Ville de Terrebonne avait dépensé dans un dossier l’opposant à un citoyen. Terrebonne invoquait elle aussi la protection du secret professionnel.
Cependant, « [l]e secret professionnel permet à la Ville de pleinement se défendre contre ceux qui la poursuivent en justice, mais il ne la dégage pas de son imputabilité vis-à-vis de ses administrés. Le total des honoraires ne révèlera rien de confidentiel », a conclu le tribunal.
Donc, le droit à l’information doit primer; les honoraires ne sont pas protégés par le secret professionnel, écrit la Cour.
Les Commissions scolaires et la Ville de Terrebonne ont chacune 60 jours pour en appeler du jugement à la Cour suprême du Canada.
Avocat qui a lu l'arrêt
il y a 7 ansVotre "citation" de départ : "Le droit à l’information doit l’emporter sur la prétention de protection du secret professionnel, écrit la Cour... " est fausse. La Cour n'a pas écrit ça!
Il est plutôt écrit dans l'arrêt (que j'ai lu avec attention) : "[22] Il ne saurait être question ici d'un exercice de pondération entre le droit d'accès de l'Appelant et celui au secret professionnel des Intimées. Ce dernier "quasi-constitutionnel" prime et limite le premier. "
La Cour ajoute : "[72] Ce n'est pas en rapport avec le droit fondamental à la liberté d'expression que la preuve devrait être examinée, mais simplement si le total des honoraires pouvait révéler un aspect confidentiel de la relation avocat/client."
Comme vous le constatez... vous "citation" est exactement l'inverse des motifs écrits de la Cour d'appel...
Il serait bien de rapporter fidèlement les nouvelles parfois... d'autant que la Cour confirme le droit d'accès en vertu de la Loi... pas le droit à l'information... c'est une nuance mais elle est importante... Malheureusement, les journalistes prennent souvent des libertés avec les propos des tribunaux.
Me Halidi
il y a 7 ansJe n'ai pas lu la décision mais je n'ai pas la même compréhension que vous.