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Le juriste Paul Gérin-Lajoie s'éteint à 98 ans

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Radio -Canada

2018-06-26 10:15:00

Le créateur du ministère de l'Éducation du Québec n'est plus. Paul Gérin-Lajoie s'est éteint à l’âge de 98 ans...
Paul Gérin-Lajoie s'est éteint à 98 ans
Paul Gérin-Lajoie s'est éteint à 98 ans
Ministre de l'Éducation dans le gouvernement libéral de Jean Lesage de 1964 à 1966, il fut l'un des plus grands artisans des transformations apportées au système d'éducation québécois. Il est également le père de la doctrine Gérin-Lajoie, pierre angulaire des relations internationales du Québec.

Paul Gérin-Lajoie est né à Montréal le 23 février 1920. Après des études à Montréal et à l'Université d'Oxford, en Angleterre, il est admis au Barreau du Québec en 1943. Déjà, à l'époque, il exprime sa ferme volonté de lutter en faveur de la démocratisation de l'enseignement.

Secrétaire, puis président de la commission politique du Parti libéral du Québec, il est candidat et défait deux fois dans la circonscription de Vaudreuil-Soulanges. En mai 1958, il tente sa chance dans la course à la direction du PLQ, mais il s'incline devant celui qui allait devenir maître d'oeuvre des changements majeurs à venir au Québec : Jean Lesage.

Paul Gérin-Lajoie fait finalement son entrée à l'Assemblée législative, comme député de la circonscription de Vaudreuil-Soulanges, aux élections de juin 1960, qui confirment le Parti libéral au pouvoir. Malgré son air austère, il devient tout de suite l'homme de confiance du premier ministre Lesage pour enclencher la réforme scolaire. Il est nommé ministre de la Jeunesse.


Un ministre idéaliste et proactif

À l'époque, plus de la moitié des adultes du Québec ne sont pas allés plus loin que la 6e année à l'école. Il entreprend d'élargir et, surtout, de démocratiser l'enseignement dans la province. Il crée sur-le-champ la commission Parent. Le but est d'établir un véritable ministère de l'Éducation et de rapatrier le plus rapidement possible toutes les responsabilités en matière d'enseignement.

Sa fougue et ses visées choqueront dans plusieurs milieux influents du Québec. Mais Paul Gérin-Lajoie s'est fixé un objectif et rien ne l'en détournera : quatre ans après son élection, son rêve de créer le ministère de l'Éducation se réalise.

S'enclenche alors une petite révolution : il abolit les collèges classiques, qui n'étaient accessibles qu'à une élite, et instaure un système d'éducation public et gratuit. C'est la naissance un peu partout au Québec de la maternelle, des polyvalentes et, plus tard, des cégeps. Dorénavant, l'éducation est obligatoire jusqu'à 16 ans et un système de prêts et bourses est mis sur pied pour les études supérieures.


La doctrine Gérin-Lajoie

En février 1965, Paul Gérin-Lajoie signe à Paris un accord ambitieux de coopération avec la France dans le domaine de l'éducation. L'événement est considérable, puisque c'est la première fois que le Québec signe une entente internationale.

Le mot « entente » est utilisé pour désigner l'accord afin de ne pas froisser le gouvernement canadien, qui voit d'un mauvais oeil le désir du Québec de devenir un acteur sur la scène internationale.

Le 12 avril de la même année, dans une allocution devant le corps consulaire de Montréal, Paul Gérin-Lajoie annonce la volonté du Québec d'être un acteur international dans ses domaines de compétence constitutionnelle. Ce discours exprime « la doctrine Gérin-Lajoie », selon laquelle la province peut signer des ententes avec des pays souverains dans des matières touchant ses champs de compétence.

La déclaration du ministre québécois de l'Éducation pousse Ottawa à accroître ses liens culturels avec les pays francophones et à conclure un accord-cadre avec la France en novembre 1965.

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