Le maire Coderre ne s’excusera pas à l'imam Chaoui
Agence Qmi
2015-03-31 08:42:00
Se disant « diabolisé » et traité comme un « humain de second rang », le controversé imam demande au maire de s’excuser d’ici vendredi pour les propos qu’il a tenus à son égard lors d’une conférence de presse, le 31 janvier dernier.
« M. Coderre a traité mon client de fomenteur de tensions sociales et il a dit que sa présence était une menace à la sécurité publique. Ces propos sont diffamatoires et portent atteinte à la réputation de M. Chaoui », a expliqué Me Habib Rachidi, l’avocat qui représente M. Chaoui.
Lors de ce point de presse, le maire Coderre a annoncé que la Ville refusait la demande d’occupation de l’imam Chaoui dans un local d’Hochelaga-Maisonneuve. L’imam souhaitait y installer un centre communautaire pour les jeunes.
« Je n’ai aucunement l’intention de m’excuser par rapport aux propos que j’ai tenus au sujet de M. Chaoui, dans la foulée des déclarations qu’il a faites et qui ont été rapportées par les médias. S’il persiste et dépose une poursuite contre moi, je me défendrai devant les tribunaux », a fait savoir M. Coderre.
Réparer les dommages
M. Chaoui veut « obtenir réparation pour la mise à mal de ses droits fondamentaux qui a découlé de cette campagne de salissage aussi sournoise qu’inutile ».
L’imam exige qu’une lettre de rétractation soit écrite et que des excuses publiques lui soient adressées.
Son avocat demande au maire que dans cette lettre il affirme qu’il a atteint « intentionnellement la dignité » de M. Chaoui sans avoir vérifié les informations sur lesquelles il s’est appuyé.
Dans la mise en demeure de cinq pages, on écrit que M. Chaoui « a été sacrifié sur l’autel de la sécurité publique le 31 janvier ».
« Vous avez même ajouté l’insulte à l’injure en faisant un amalgame entre l’État islamique et notre client, rapprochement tendancieux », a écrit Me Rachidi.
Il soutient que sa « dignité, son honneur et sa réputation », ont été atteints et il a « perdu l’estime de sa communauté ».
L’avocat explique que les propos reprochés à son client concernant l’incompatibilité entre la démocratie et l’Islam ont été rapportés hors contexte.
« M. Chaoui n’a jamais prôné l’application de la charia et de ses châtiments corporels au Canada. Il apparaît clair qu’il parle de principes qui s’appliquent dans les pays qui appliquent les lois islamiques et non au Canada », a-t-il indiqué.
L’imam a refusé les demandes d’entrevue aux médias. Son avocat a fait savoir qu’une seule serait accordée à Radio-Canada.