Les hauts et les bas d’un parajuriste
Didier Bert
2021-10-22 15:00:00
« Cela a été ma façon de convaincre mes parents de payer mes études, sourit Mauricio Peña. Ils n’avaient pas de craintes envers la technique juridique; et je leur ai dit que le droit mène à tout! »
Une fois son DEC obtenu, le jeune Mauricio décide d’explorer le marché. Il ne se doutait pas de toutes les possibilités qui allaient s’offrir à lui…
Le parajuriste entre en carrière comme greffier-audiencier au palais de justice de Montréal. Cette première étape lui ouvre une porte pour entrer chez McMillan en septembre 2008, où il se consacre au droit bancaire et immobilier. « C’était en pleine crise financière mondiale, se souvient-il. J’ai appris sur le tas, tout en suivant beaucoup de formations. »
C’est ensuite Telus qui le recrute pour représenter la compagnie devant la cour des petites créances à travers tout le Québec. Ses activités demeurent variées. « J’ai pu continuer à faire du droit immobilier », souligne-t-il.
Mauricio Peña apprécie la variété offerte par le métier de parajuriste. Il travaille alors par contrats, avant de rejoindre SNC Lavalin. Une nouvelle fois, ses tâches ne ressemblent pas à ce qu’il a connu précédemment. Il travaille avec des succursales de la firme, basées en Amérique latine.
« J’ai pu voir que, si nos règles juridiques au Québec sont critiquées, il y a des pays où cela fonctionne beaucoup moins bien ailleurs », relève-t-il.
Parallèlement à ses activités professionnelles, entre 2011 et 2017, il s’engage au sein de l’Association canadienne des parajuristes (ACP), comme membre du conseil d’administration, au comité des Plaintes, mais aussi comme responsable du comité Commandites et responsable du comité Mentorat « Il a toujours exercé ses fonctions avec motivation, imputabilité, sérieux, précision », salue l’ACP dans un courrier récemment adressé au parajuriste.
Une nouvelle étape s’ouvre ensuite: il rejoint le groupe Maples comme technicien juridique. « Je travaillais avec des compagnies basées dans des paradis fiscaux pour la clientèle que je desservais », dit-il. C’est en 2019, et avant la pandémie, il vit au rythme du travail à distance, avec des équipes basées en Irlande, à Singapour et au Luxembourg.
Livreur pour UberEats!
Quand la pandémie survient, Mauricio Peña est à l’emploi d’Air Transat. Les mesures sanitaires immobilisent la compagnie aérienne, qui se séparent d’une partie de son personnel. Le technicien juridique en fait partie, alors qu’il travaillait à aider la clôture de la vente de la compagnie à Air Canada.
« J’étais sur la PCU, j’ai dû me relever », souligne-t-il. J’ai fait du UberEats pendant trois mois. J’ai essayé mais j’ai trouvé que cela ne valait pas la peine pour l’argent qu’il faut investir. »
Quand l’économie redémarre, les postes offerts sont souvent à contrats. Mais Mauricio Peña entend alors s’engager de façon permanente. Il se crée lui-même une opportunité, en créant un service de coaching de parajuristes au début de l’année 2020.
« J’ai toujours aimé aider et faciliter le réseautage dans mon milieu. C’est quelque chose que je faisais gratuitement depuis le début de ma carrière, explique-t-il. J’ai aidé beaucoup de gens à prendre des décisions pour leur carrière. »
Son rebond l’amène désormais à se présenter à l’élection municipale avec Mouvement Montréal,comme candidat dans Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, où il entend, advenant son élection, utiliser ses compétences de technicien juridique dans un nouveau domaine, une fois de plus!
Francis
il y a 3 ansTrès intéressant comme cheminement, on peut constater que les études en techniques juridiques peuvent ouvrir plusieurs portes, parfois surprenantes, dans une variété de domaines.