Mégaprocès pour les pompiers

Les pompiers accusés du saccage de l’hôtel de ville de Montréal lors de protestations contre la loi sur les régimes de retraite auront un mégaprocès, apprend-t-on dans le JDM.

Un procès qui se déroulera en 2018 au Centre judiciaire Gouin à Montréal, réservé d’ordinaire aux affaires de crime organisé (les Hells Angels y étaient…). Le procès devrait durer trois mois. Notons que les accusés ont reçu des offres de règlement du dossier, sans succès.

La Couronne fera entendre 78 témoins et présentera des dizaines de vidéos des événements survenus à l’été 2014, selon le journal.

Des juristes mécontents

Selon Pierre Trudel, professeur de droit à l’Université de Montréal, ce procès est une « parfaite illustration du caractère désuet de l’appareil judiciaire. » Selon lui, il y a un gros décalage entre les ressources déployées et l’enjeu.

La justice pénale devrait peut-être prendre exemple sur la justice civile, selon lui, qui avec le nouveau Code vise à réduire les délais et procédures. «Si le système hospitalier fonctionnait comme le système judiciaire, nous serions tous morts!»

Même son de cloche du côté de l’avocate de la défense, Me Anne-Marie Lanctôt. « « On va sortir 54 pompiers des casernes. Ce sont 54 pompiers sans tache. C’est particulier...»

« Et pendant qu’ils seront à la cour, pendant les trois mois de procès, la Ville devra les remplacer en payant des heures supplémentaires», a ajouté un autre avocat de la défense mécontent, selon le JDM.

« C’est sûr qu’il va y avoir des coûts, a quant à lui déclaré Ronald Martin, président de l’Association des pompiers de Montréal. Et si nos pompiers sont requis à la cour à la place d’aller au travail, nous allons nous assurer qu’ils n’aient pas de pertes de salaire. »