Opération SharQc : le mégaprocès des motards reporté

Agence Qmi
2012-10-03 07:00:00
Ce délai additionnel permettra notamment à la défense et à la poursuite de mieux se préparer pour ce procès-marathon, d’une durée estimée à un an et demi.

« On prend acte de la décision et, en conséquence, notre équipe de procureurs sera prête à exposer sa preuve dès le 14 janvier », a indiqué Me Jean-Pascal Boucher, porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales.
Neuf meurtres
Ainsi, le premier des cinq mégaprocès tenus en marge de l’opération SharQc — un deuxième est prévu à compter de l’hiver et le dernier doit débuter à l’été de 2016 — s’ouvrira presque quatre ans après que les policiers eurent appréhendé 156 membres ou proches du gang de motards, au printemps de 2009.
C’est le chapitre des Hells de Sherbrooke qui ouvre le bal, alors que neuf de ses membres ou relations font tous face à des accusations de complot de meurtre.
Sept d’entre eux sont également accusés d’avoir commis entre un et neuf meurtres chacun, de 1997 à 2001, durant la guerre sanglante qui opposait la bande de motards aux Rock Machine dans la province. Ces neuf assassinats ont été perpétrés en Estrie, mais aussi dans les régions de Québec et de la Montérégie, selon le libellé des accusations portées par la Couronne.
Il est permis de rappeler que, selon la théorie de la poursuite, les Hells Angels cherchant à étendre leur mainmise sur le marché de la drogue au Québec auraient alors décidé de comploter pour éliminer les membres des factions rivales ou les trafiquants indépendants qui refusaient de s’approvisionner auprès d’eux.
Une centaine à être jugés
La Couronne entend démontrer que les membres des Hells versaient 10% des profits de leurs activités criminelles pour financer leur « vaste entreprise guerrière » et que chaque meurtre d’un Rock-Machine valait une prime de 25 000 $ au tueur.
Depuis le 20 mars, 23 motards ont renoncé à leur procès et décidé d’enregistrer des plaidoyers de culpabilité, la plupart à des accusations réduites. Des peines de 4 à 17 ans d’incarcération ont été imposées.
Toutefois, une centaine de Hells contestent toujours les infractions reprochées. En mai 2011, le juge Brunton a ordonné la libération de 31 des motards accusés, en raison des délais déraisonnables appréhendés pour les juger.