Poursuivi pour avoir mené une double vie

Agence Qmi
2013-12-17 13:45:00
Pendant trois ans, il aurait réussi à séparer ses deux vies, même si les femmes habitaient à moins de six kilomètres de distance.
Pour l’une, il était un conjoint depuis 12 ans. Pour l’autre, il était un amoureux veuf et père monoparental.
Enfants éprouvés

Dans sa fiche descriptive, il affirmait être veuf, père de deux enfants et propriétaire d’entreprise, indique le document déposé au palais de justice de Saint-Jérôme.
Pendant plus de trois ans, l’homme aurait esquivé toute rencontre entre elle et ses «enfants», prétextant que cela était encore trop tôt puisque le décès de sa conjointe ne remontait qu’à 2005.
«Il informe la demanderesse que ses deux enfants, David et Marie, dont il montrera les photos, ne sont pas prêts à rencontrer une nouvelle femme dans la vie de leur père», peut-on lire dans le document.
Leur liaison devient plus sérieuse, assez pour que Mme Bataille déménage à Terrebonne afin d’habiter plus près de son nouvel amoureux. Ce dernier refuse qu’elle emménage chez lui. Il ne voulait même pas lui donner son adresse, craignant qu’elle s’y présente.
«Belle-maman»
Chaque fois qu’il a été question qu’elle fasse la connaissance de la famille de son copain, il annulait toujours la rencontre à la dernière minute pour divers motifs (empêchement au travail ou enfants pas prêts).
De son côté, la femme faisait une grande place à Benoît Lepage dans sa vie. Sa mère s’est déplacée de la Belgique afin de rencontrer le nouveau conjoint de sa fille. L’homme l’appelait même «belle-maman», indique le document.
Lepage aurait signifié ses difficultés financières à sa douce. Elle n’a pas hésité à l’aider. Il aurait prétendu avoir besoin d’argent pour effectuer le paiement de ses cartes de crédit et payer les frais de thérapie, de scolarité et d’activités de ses «enfants».
La femme se serait endettée en plus d’emprunter de l’argent à sa mère à trois reprises afin de répondre aux besoins «pressants» de Lepage. Elle a même suivi une formation en santé et sécurité au travail puisqu’il voulait l’inclure dans son entreprise, selon elle.
Pot aux roses
C’est lorsqu’elle n’a plus eu de nouvelles de lui en octobre 2012 que la femme a appris la double vie de son conjoint. Elle a trouvé une facture laissée dans une boîte à chaussures sur laquelle apparaissait le nom de sa «présumée défunte femme».
En se présentant à l’adresse indiquée sur la facture, elle a rencontré la conjointe des 12 dernières années de Benoît Lepage. Non seulement elle est toujours vivante, mais Mme Bataille a appris que monsieur n’a pas d’enfant. David et Marie sont plutôt son neveu et sa nièce. Et il n’est aucunement propriétaire d’entreprise. Il n’est qu’employé.
Mme Bataille réclame donc 42 240 $ pour le remboursement de l’argent qu’elle lui a prêté et les dommages liés au stress, aux troubles et inconvénients subis.
M. Lepage n’a pas rappelé le Journal.