Procès déserté par la juge Roy: un autre juge continuera les procédures
Radio -canada
2023-10-25 10:15:00
Les deux avocates, de la poursuite et de la défense, ont annoncé à la cour aujourd'hui que le procès se poursuivra en novembre et en décembre devant un autre juge, qui sera désigné dans les prochains jours.
Cette procédure, plutôt rare, est prévue par le Code criminel lorsqu'un juge est incapable de siéger pour cause de maladie, par exemple.
Le juge désigné pourra écouter les enregistrements des témoignages ou lire les transcriptions des deux premiers jours de procès qui se sont déroulés devant la juge Joëlle Roy à la mi-octobre.
Au jour 3 du procès prévu pour 10 jours, la juge Roy s'est présentée en salle d'audience fort affectée par un article du chroniqueur Yves Boisvert, de ''La Presse'', qui critiquait un jugement qu'elle avait rendu quelques jours plus tôt. Le chroniqueur faisait aussi état des nombreux dossiers de la juge Roy qui avaient nécessité l'intervention de la Cour d'appel.
La juge Roy, en larmes, s'est alors dite incapable de siéger dans les circonstances et a reporté le dossier au lendemain.
Or le lendemain, elle était tout aussi incapable d'entendre la cause. Elle avait préparé une déclaration pour décrier le traitement dont elle était victime, ajoutant qu'il s'agissait de violence à son endroit.
La semaine suivante, la magistrate s'est absentée. Vendredi dernier, le bureau de la coordination des juges de la Cour du Québec a été prévenu qu'elle serait absente pour une période indéterminée.
Craignant que le dossier soit reporté des mois plus tard et qu’il fasse l'objet d'une requête en arrêt des procédures, des démarches ont été faites pour qu'un autre juge soit assigné au dossier afin de le poursuivre.
Des dates ont été fixées pour la reprise du procès pour inceste d'un père de famille qui a été dénoncé en 2021 par ses trois filles pour des gestes présumément commis à partir de 1991.
Plainte au Conseil de la magistrature
Au moins deux citoyennes ont porté plainte au Conseil de la magistrature du Québec, estimant que la juge Roy a manqué à son devoir de sérénité en se comparant à une victime en salle d'audience le 12 octobre dernier.
Joint au téléphone, le Conseil n'a pas donné suite à nos demandes de renseignements.
La procédure veut que le Conseil examine les plaintes qui lui sont transmises afin de déterminer s'il est approprié de former un comité d'enquête qui se penchera sur les manquements déontologiques allégués.
Impossible de savoir si d'autres plaintes ont été formulées contre la juge Joëlle Roy.