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Procès Magnotta: la Couronne souhaite interroger des témoins européens

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La Presse Canadienne

2014-02-07 07:00:00

Le procès pour meurtre de Luka Rocco Magnotta pourrait bien prendre une tournure internationale si le juge acquiesce à la demande de la Couronne d'interroger des témoins en France et en Allemagne.
Magnotta est accusé du meurtre prémédité de l'étudiant chinois Jun Lin
Magnotta est accusé du meurtre prémédité de l'étudiant chinois Jun Lin
Magnotta est accusé du meurtre prémédité de l'étudiant chinois Jun Lin, survenu en mai 2012 à Montréal. Son procès devrait débuter en septembre.

Tout de suite après la mort de Jun Lin, Magnotta a quitté le Canada pour se rendre en France puis en Allemagne, où il a été arrêté en juin 2012. La Couronne souhaite interroger plus d'une trentaine de témoins dans ces deux pays.

Sébastien Bergeron-Guyard, un avocat responsable des procès qui débordent les frontières au bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales, a soutenu qu'il n'y a aucune assise légale pour contraindre un témoin de l'étranger à témoigner dans un procès au Canada.

L'avocat de Magnotta, Luc Leclair, a fait valoir que les frais de voyage de ces témoins devraient être assumés par le gouvernement fédéral.

M. Leclair a évalué les coûts pour rapatrier Magnotta au Canada à 450 000 $, et a ajouté que si les autorités ont épongé la facture à ce moment-là, elles peuvent le faire à nouveau pour permettre aux témoins européens d'assister au procès.

"Si M. Harper a été capable de payer 450 000 $, il peut payer pour permettre à 20 ou 35 témoins de venir au Canada", a-t-il déclaré.

De nombreux problèmes technologiques et juridictionnels rendent tout ce processus extrêmement complexe. M. Bergeron-Guyard a indiqué que les salles d'audience en France et en Allemagne ne sont pas dotées d'équipements audio et vidéo permettant d'enregistrer des témoignages.

Et il serait très improbable, a-t-il dit, que Magnotta puisse assister à ce volet du procès en personne. "Lorsque l'on permet à un suspect de quitter le Canada, nous ne sommes jamais certains de pouvoir le ramener au pays puisque nous n'avons plus de juridiction", a expliqué M. Bergeron-Guyard. "S'il sort du pays, il faut reprendre tout le processus d'extradition."

Une autre option pourrait être de permettre à Magnotta de suivre les témoignages grâce à un lien vidéo à partir du centre de détention où il est incarcéré, a soutenu M. Bergeron-Guyard.

Le procès de Magnotta devant jury doit débuter le 8 septembre en Cour supérieure du Québec; il sera présidé par le juge Guy Cournoyer.
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