Retour sur la carrière de Rosalie Silberman Abella
Emilie Laperrière
2022-05-12 14:15:00
Le Centre de droit public de l’Université d’Ottawa, l’Institut canadien d’administration de la justice, le Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne et la Société des plaideurs tiennent une conférence les 12 et 13 mai en l’honneur de Rosalie Silberman Abella. Cette dernière a fait ses adieux à la Cour suprême l’an dernier.
En sa compagnie, plus de 65 acteurs du système de justice d’ici et d’ailleurs lui rendront hommage et souligneront son apport important au droit et à la société en général.
La juge Abella a connu des débuts on ne peut plus modestes. Elle est née dans un camp de personnes déplacées, à Stuttgart, en Allemagne, le 1er juillet 1946. Sa famille est arrivée au Canada en tant que réfugiée quatre ans plus tard.
Une série de premières
Son parcours est parsemé de précédents. Elle a notamment été la première réfugiée à accéder à la magistrature au Canada, comme juge à la Cour provinciale de l’Ontario (Division de la famille). Elle était aussi la première femme enceinte dans ces fonctions. Du haut de ses 29 ans, elle était également la plus jeune juge au pays.
En 2004, lorsqu’elle a été nommée à la Cour suprême du Canada, elle est devenue la première femme d’origine juive à y siéger.
Sa carrière a été bien remplie. Elle a entre autres été avocate en pratique privée, juge au tribunal de la famille, présidente de la Commission de réforme du droit de l’Ontario, présidente de la Commission des relations de travail de l’Ontario, professeure de droit à l’Université McGill et commissaire à la Commission d’enquête.
Égalité et justice sociale
À titre d’unique commissaire de la Commission royale fédérale sur l’égalité en matière d’emploi en 1984, elle a d’ailleurs créé le concept et le terme d’« équité en matière d’emploi ». Celui-ci vise à réduire les obstacles à l'emploi auxquels sont confrontées les femmes, les Autochtones, les minorités visibles et les personnes handicapées.
Ses théories reliées à l'égalité et à la discrimination ont ensuite été adoptées par la Cour suprême du Canada. La Nouvelle-Zélande, l'Irlande du Nord et l'Afrique du Sud ont aussi mis en œuvre son rapport.
Elle a de plus été commissaire de la Commission ontarienne des droits de la personne, membre du Tribunal des relations de travail de la fonction publique de l’Ontario, coprésidente du Tribunal disciplinaire de l’Université de Toronto et membre du Comité consultatif du premier ministre sur la Confédération.
Rosalie Silberman Abella a beau avoir rangé sa toge de la Cour suprême, elle n’a pas tout à fait pris sa retraite. Depuis le printemps, elle enseigne à la faculté de droit de l’Université Fordham.