SNC-Lavalin réclame 2 millions $ à son ancien VP

Agence Qmi
2013-07-12 07:00:00

Ben Aïssa, qui est présentement détenu en Suisse, aurait même tenté de faire immigrer illégalement la famille de Saadi Kadhafi, le fils du dictateur déchu, au Mexique.
Une consultante, Cynthia Vanier, aurait même reçu 1,9 million $ pour trouver un sauf-conduit à Saadi Kadhafi. Un autre vice-président congédié, Stéphane Roy, aurait aussi participé au projet.
Sauf que SNC-Lavalin assure que les actes illégaux ont été posés à son insu, contrairement à Roy qui qualifie son congédiement d’abusif, puisqu’il allègue avoir toujours suivi la «culture corporative» de son ex-employeur.
Si l’entreprise avait déjà entamé une poursuite de 1,85 million $ contre Roy, elle en a déposé une nouvelle cette semaine en Cour supérieure du Québec. Cette fois, SNC-Lavalin réclame un peu plus de 2 millions $ à Ben Aïssa et à Vanier.
«L’implication de Ben Aïssa, Vanier et Roy dans le projet (…) s’est faite à l’insu de toute autre personne au sein de SNC-Lavalin et au mépris total de toutes les règles internes de cette dernière», soutient la poursuite.
Fonds détournés

Mais la poursuite s’attarde surtout au détournement de fonds qu’aurait commis Ben Aïssa pour faire immigrer illégalement Saadi Kadhafi. Le montant s’élèverait à 1 847 500 $.
«Les sommes (…) ont été prises à même des comptes bancaires de SNC-Lavalin et imputées au compte général de la division construction, sur lequel, de par ses fonctions, Ben Aïssa avait le plein contrôle», souligne le document de la Cour.
Mais les dommages ne se limitent pas qu’à l’argent.
«Outre les dommages pécuniaires qu’ils ont entraînés (à SNC-Lavalin), ils ont aussi causé un dommage inquantifiable à l’image de marque et à la réputation commerciale de cette dernière», déplore la firme de génie-conseil.
Plusieurs poursuites
Cette poursuite n’est pas la première à opposer la firme de génie-conseil à d’ex-employés. En février dernier, Stéphane Roy avait intenté une poursuite réclamant près d’un million $ à son ex-employeur, affirmant avoir toujours agi «selon les mœurs et attentes» de SNC-Lavalin.
«(SNC-Lavalin) avait créé une culture corporative où sa pratique courante était de faire tout le nécessaire incluant le paiement de “commissions” et autres bénéfices pour obtenir les contrats, incluant en Libye», avait indiqué Stéphane Roy.
Le frère de Ben Aïssa a également réclamé 5 millions $ à SNC-Lavalin, lui reprochant d’avoir fait de Ben Aïssa un «bouc émissaire» dans toute cette affaire.
Rappelons que Ben Aïssa fait face en Suisse à des accusations de fraude et de blanchiment d’argent, entre autres. Au Canada, il est sous le coup d’un mandat d’arrestation pour 16 chefs d’accusation, dont de fraude, d’abus de confiance et de recyclage de produits de la criminalité.