Tête-à-tête avec la nouvelle bâtonnière de Montréal
Didier Bert
2024-05-15 14:15:01
Le Barreau de Montréal vient de nommer une nouvelle bâtonnière. Droit-inc lui a parlé…
Me Caroline Larouche devient la nouvelle bâtonnière de Montréal. Elle succède à Me David Ettedgui. Elle est aussi la première procureure de la Couronne à occuper cette fonction au Barreau de Montréal.
Me Larouche a exercé en responsabilité médicale et professionnelle chez Bélanger Longtin, avant de devenir avocate plaidante au bureau du Procureur général du Québec en 2012. Cinq ans plus tard, elle devient procureure aux poursuites criminelles et pénales, dans l'unité des gangs crime organisé, pour le DPCP à Montréal.
La 159e bâtonnière de Montréal détient un baccalauréat en droit et une maîtrise en biologie moléculaire et en droit de l’Université de Sherbrooke. Elle possède aussi un Juris Doctor de l’Université Queens. Elle a été la présidente du Jeune Barreau de Montréal, et elle a été engagée au Barreau de Montréal depuis plus de dix ans à titre de conseillère et de membre de plusieurs comités.
Qu’avez-vous ressenti une fois élue comme bâtonnière?
J’ai d'abord ressenti tout un honneur d’obtenir la confiance de mes pairs, autour de mon thème qui est de servir la justice.
Que signifie pour vous le fait d'être la première procureure de la Couronne à être élue bâtonnière du Barreau de Montréal?
Je suis la première procureure de la Couronne à devenir bâtonnière Montréal, mais d'autres collègues procureurs ont déjà été bâtonniers dans d'autres sections. Maintenant, avec 17 000 membres à Montréal, nous sommes la plus grosse section du Barreau du Québec. C'est significatif pour moi, parce que je vois cela comme un hommage à mes collègues du DPCP, et de manière générale à tous ceux qui travaillent d’arrache-pied au palais de justice. Tous les jours, les gens se relèvent les manches, que ce soit en droit de l’immigration, en droit de la jeunesse ou en droit civil. Ils affrontent des problèmes pour trouver des solutions. Je veux mettre en lumière ces gens qui travaillent beaucoup dans l'ombre, particulièrement en droit criminel. Dans ce domaine, on est souvent sous les feux des projecteurs, avec le stress lié aux délais et à la vulnérabilité des gens, qu’ils soient accusés ou victimes.
Quelles sont vos priorités pour l’année à venir?
C'est d'abord la protection du public, qu'on accompagne pour lutter contre la pratique illégale, notamment en matière de droit de l’immigration. Dans ce domaine, on s'adresse à des gens très vulnérables. Certaines personnes en abusent. J'ai siégé sur le comité des infractions: j’ai vu les abus. Le Barreau de Montréal doit passer des messages pour rejoindre les organismes qui accueillent les immigrants dès qu'ils arrivent. Nous allons continuer le travail entamé en participant au salon de l’immigration à la fin du mois de mai. Nous allons aussi présenter une nouvelle mouture du salon Visez Droit. Cette année est aussi celle de notre 175e anniversaire, avec une clinique juridique, une soirée festive et une exposition d'œuvres artistiques de juristes montréalais.
Qu'est-ce qui motive votre engagement au Barreau de Montréal, et auparavant au Jeune Barreau de Montréal (JBM)?
Ce qui nourrit mon engagement, ce sont les gens que j'ai croisés, et qui m'ont donné le goût d’embarquer. C’est l’essence même du milieu juridique d'être engagé dans sa communauté, en servant la plus noble cause qui soit, celle de la justice.
Que diriez-vous à celle que vous étiez il y a presque dix ans, quand vous étiez présidente du JBM?
Je lui dirais : fonce! Vas-y! Épouse tes causes! Milite pour tes causes, car elles sont nobles, et parce que c'est le rôle du Jeune Barreau de Montréal. Ma porte est toujours ouverte aux jeunes avocats. Je n'ai pas vraiment changé. L'esprit qui m'animait quand je présidais le JBM en 2015 est toujours le même, celui de servir la justice.