Tout n’est pas une question de taille

Marie Pâris
2014-01-17 13:15:00

Les cabinets justifient cette volonté d’expansion par la possibilité de faire des économies d’échelle, d’apporter plus d’opportunités aux jeunes avocats, de se diversifier pour parer à d’éventuelles baisses dans certains secteurs de pratique, ou encore de mieux servir les clients.
«Si certains de ces arguments sont valables, ils doivent être comparés aux problèmes potentiels que peut entraîner la croissance du cabinet, surtout si elle est rapide», peut-on lire dans le rapport, repris par l’ABA Journal.
D’autant que, quand la facturation se fait à l’heure, il n’y aurait pas d’économies d’échelle en embauchant plus d’avocats. Au contraire, quand un cabinet atteindrait une certaine taille avec de multiples bureaux, il faudrait faire face à des dépenses supplémentaires, puisque plus de ressources en management seraient alors nécessaires.
«La croissance pour la croissance n’est pas viable»
Les cabinets qui connaissent une expansion rapide doivent aussi faire face au défi de maintenir une culture collaborative et collégiale malgré leur croissance. Le rapport préconise que les cabinets devraient plutôt se concentrer sur les clients: s’efforcer d’être plus réactifs et efficaces, par exemple.
«La croissance pour la croissance n’est pas une stratégie viable sur le marché juridique actuel. Il ne faut pas forcément croire que les clients vont être attirés vers une offre de “supermarchés de services”, où qu’ils vont venir plus volontiers parce qu’un cabinet s’est construit une plateforme suffisamment large», peut-on lire.
Enfin, les chercheurs soulignent que la corrélation entre la taille et le profit d’une firme est quasi-inexistante. Un rapport du cabinet de consultants juridiques Major, Lindsey & Africa conclut en effet:
«La combinaison de deux cabinets qui s’efforcent de survivre donnera peu de synérgie. D’autant plus que, dans les cas de fusion, le cabinet qui est acquis a en général très peu de chances de survivre autrement. Reste à savoir quel est le bénéfice pour le cabinet qui l’acquiert...»