#MoiAussi est symptomatique d'un système judiciaire qui ne fonctionne pas, et Twitter est devenu une plateforme pour lyncher les gens en public...
Les propos de Margaret Atwood dans le Globe & Mail continuent de faire couler de l'encreLes propos de Margaret Atwood dans le Globe & Mail samedi continuent de faire couler de l'encre, tout comme le sujet des dénonciations d'agressions sexuelles sur les réseaux sociaux en général.
L'écrivaine y affirmait notamment que le mouvement #MoiAussi est symptomatique d'un système judiciaire qui ne fonctionne pas.
L'avocate ontarienne Breese DaviesL'avocate ontarienne Breese Davies croit que les mouvements comme #MoiAussi ont véritablement pris leur essor pendant le procès de l'ancien animateur de CBC Jian Ghomeshi. « Ce procès très médiatisé est devenu un exutoire pour les personnes qui pensaient que la justice criminelle n'en faisait pas assez pour les plaignantes ou les victimes et qu'elle n'était pas assez accommodante à leur endroit. »
L'avocate Loretta MerrittL'avocate Loretta Merritt est d’accord. « Les crimes à caractère sexuel sont différents, en ce sens que c'est la parole de la victime contre celle de l'accusé, il n'y a en général aucun témoin ni aucune preuve médico-légale, tout repose sur la notion de consentement. » Me Merritt souligne par ailleurs que les victimes ont tendance à se culpabiliser après une agression sexuelle.
« On ne corrige pas une injustice avec une autre injustice »
L'avocate criminaliste Danièle RoyDe son côté, l'avocate criminaliste Danièle Roy pense que Twitter est devenu une plateforme pour lyncher des gens en public. « Cette façon de faire est dangereuse et dommageable pour la présomption d'innocence et l'administration de la justice. »
Elle rappelle que les personnes visées par des allégations de nature sexuelle dans les médias sociaux sont jugées et condamnées sans avoir pu se défendre. « Ça n'a rien à voir avec la sympathie que l'on peut avoir pour les victimes ou avec le besoin de dénonciation... On est tous d'accord que les agressions sexuelles ne sont pas tolérables. Cependant, on ne corrige pas une injustice avec une autre injustice. »
L'avocat criminaliste Ari GoldkindL'avocat criminaliste Ari Goldkind pense effectivement que Twitter peut ruiner des réputations, des vies et des carrières. « Malheureusement, l'État de droit ne compte plus, alors que nous savons que certaines allégations sur les réseaux sociaux sont fausses. »
Me Goldkind croit que la seule vérité se trouve dans le prétoire d'un tribunal et non sur les réseaux sociaux, et que les juges sont assez vigilants pour ne pas être influencés.
Me Roy pense elle aussi qu'on est en droit d'amender le processus, mais elle rappelle que le système judiciaire au Canada est déjà très rigoureux. Elle explique que les victimes peuvent demander à ne pas témoigner devant leur agresseur, par exemple.
Sa consoeur Me Davies soutient elle aussi qu'il y a lieu d'améliorer le processus judiciaire en comprenant davantage les besoins des plaignantes, mais pas au détriment de la présomption d'innocence, de l'infaillibilité des preuves et de l'indépendance de la magistrature.
Cette situation fait l'affaire des pouvoirs publics
Les autorités publiques, qui se font sans cesse demander des réformes judiciaires et qui n'ont pas la volonté politique d'affronter les problèmes sérieusement, nous cassent les oreilles depuis des années avec leurs modes "alternatifs" de règlement des conflits.
Et bien avec les réseau sociaux, elles sont servies: une bonne campagne privée contre #grosporc-XYZ, et ce dernier se fait renvoyer sommairement. La vengeance populaire s'est accomplie, permettant au peuple d'évacuer un peu de pression, et on passe au dossier suivant.
Atwood is right
Women (or any victim for that matter) can't count on the criminal system to render justice. The process is too long, too traumatic and the sentences are ridiculously light. It's only normal that women are seeking retribution on social media. It wouldn't be happening if they system actually worked. These lawyers speaking out against it are partly to blame.
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Anonyme
il y a 7 ansLes autorités publiques, qui se font sans cesse demander des réformes judiciaires et qui n'ont pas la volonté politique d'affronter les problèmes sérieusement, nous cassent les oreilles depuis des années avec leurs modes "alternatifs" de règlement des conflits.
Et bien avec les réseau sociaux, elles sont servies: une bonne campagne privée contre #grosporc-XYZ, et ce dernier se fait renvoyer sommairement. La vengeance populaire s'est accomplie, permettant au peuple d'évacuer un peu de pression, et on passe au dossier suivant.
DSG
il y a 7 ansWomen (or any victim for that matter) can't count on the criminal system to render justice. The process is too long, too traumatic and the sentences are ridiculously light. It's only normal that women are seeking retribution on social media. It wouldn't be happening if they system actually worked. These lawyers speaking out against it are partly to blame.