Un avocat au sommet du hockey

Son truc, c'était le baseball. Pourtant, Julien BriseBois s'est retrouvé directeur général adjoint du Lightning, l'équipe de hockey de Tampa Bay en Floride.

Sa carrière en droit, en revanche, il l'avait imaginée alors qu'il avait à peine 10 ans. « Si je ne pouvais pas jouer au baseball, j'ai pensé que je serais avocat. C'est surtout la télé qui m'a inspiré, je crois, mais je me suis toujours senti interpellé par cette profession », explique Me BriseBois, Barreau 2000.

Aujourd'hui, il a laissé tomber le gazon pour la glace. D'abord auprès des Canadiens, de 2001 à 2010 où il y a été vice-président aux opérations entre autres, puis au Lightning de Tampa Bay, en tant que directeur général adjoint, dans la foulée.

Du droit fiscal au droit du sport

Avant d'y entrer, le quarantenaire a travaillé au cabinet Heenan Blaikie. Fraîchement diplômé en droit de l'Université de Montréal, en 1999, le natif de Greenfield Park, sur la Rive-Sud, y a fait son stage puis y a été embauché.

« Je m'intéressais surtout au droit fiscal. J'avais même suivi des cours de maîtrise à l'université à Cleveland, mais dans la pratique, j'ai été un peu refroidi. À côté, j'ai pu toucher au droit du sport, et ça m'a vraiment intéressé. On a travaillé sur des dossiers de course automobile, j'avais des contacts au sein de la Ligue nationale de hockey, etc. C'était finalement plutôt du droit corporatif ».

C'est d'ailleurs Heenan Blaikie qui lui a ouvert les portes du CH. « Le Canadien était l'un de nos clients. Avant d'embaucher un nouveau directeur général adjoint, ils m'avaient demandé de venir travailler pour eux pendant six mois. C'est ainsi que Heenan Blaikie m'a « prêté » au CH. Finalement, après avoir fait passer plusieurs entretiens, ils m'ont dit que j'étais la personne la plus qualifiée pour faire ce travail », raconte Me BriseBois.

S'il a d'abord travaillé au sein du service juridique, il s'est finalement impliqué dans la gestion des opérations : contrats des joueurs, négociation, programme de développement, etc.

« C'était une superbe école pour moi, dans laquelle j'ai travaillé avec des gens très compétents et dont j'ai beaucoup appris. En 2009, mon contrat arrivait à échéance, je leur ai proposé un avis d'un an, pour la transition et j'ai quitté le CH en 2010 ».

Direction le soleil de Floride. « Je voulais croître au sein d'une autre organisation, étendre mon réseau de contacts et j'ai été chanceux d'obtenir ce poste au Lightning », dit-il.

Il y est responsable du développement des hockeyeurs, gère les transactions des joueurs, leur contrat et s'occupe aussi du recrutement des coachs. « Je suis particulièrement fier de l'arrivée de Benoît Groulx, notre entraîneur chef », dit-il.

Son plus gros contrat : celui de Steven Stamkos. Une entente de 68 millions de dollars pour huit saisons.

Pour le moment, Me BriseBois ne se voit pas évoluer dans un autre sport que le hockey, bien qu'il avoue adorer taper la balle au tennis. « Le monde du sport d'élite est intéressant, mais j'ai développé une expertise dans le monde du hockey, et je m'y plais », explique le DG adjoint.

Entre temps, le cabinet qui l'a vu grandir a fermé ses portes. « Je garde de très bons souvenirs de mon expérience là-bas », assure-t-il en évoquant des « journées de trois jours », soit d’une très grande intensité, durant lesquelles il dormait -peu- au bureau.

« Lorsque j'ai appris la nouvelle, j'ai été très attristé. Aujourd'hui, peu de jeunes étudiants en droit connaissent ce cabinet qui était composé d'avocats chevronnés ».

Mais plutôt que de regarder derrière lui, Me BriseBois vise l'avenir, et évidemment la saison à venir pour son équipe. « On sait que le public a de grandes attentes, nous en avons aussi vis-à-vis de nous-mêmes. On est un peu déçus par notre saison passée, mais on en a tiré les leçons et je pense que la prochaine sera bonne ! »

Leur saison 2017-2018 débute ce soir, alors que le Lightning reçoit leur voisin, les Panthers de la Floride.