Un avocat fait arrêter sa cliente en pleine salle d’audience

Un avocat de Québec a fait arrêter sa cliente en pleine salle d'audience mercredi matin au palais de justice de Québec. Ce coup d'éclat de Me Didier Samson avait pour but de mettre en lumière le manque d'effectifs qui semble chronique chez les constables spéciaux chargés d'assurer la sécurité au palais de justice.

Me Samson s'est présenté devant la juge Josée Lemieux à la salle des comparutions pour faire cette demande plutôt inhabituelle.

Il a expliqué qu'en raison d'une erreur de communication, sa cliente ne s'est pas présentée lors d'une audience la semaine dernière. Le juge a alors émis un mandat d'arrestation contre la jeune femme de 21 ans.

Après avoir constaté l'erreur, l'avocat a conseillé à la femme accusée de conduite avec les facultés affaiblies de se présenter au palais de justice mardi.

Il est de coutume pour les avocats de procéder ainsi afin que les constables spéciaux exécutent le mandat contre leur client.

Ainsi, l'accusé peut comparaître devant le juge la journée même et être rapidement remis en liberté après avoir expliqué les raisons de son absence en cour.

Manque de personnel

Sauf que mardi, la cliente de Me Samson se serait fait dire par le personnel sur place qu'en raison d'un manque d'effectifs, il n'allait pas être possible de procéder à son arrestation.

Elle est donc retournée chez elle alors qu'elle faisait toujours l'objet d'un mandat d'arrestation.

En cas d'interception par la police pour une simple vérification au Code de la sécurité routière, elle aurait ainsi pu tomber entre les mains de policiers qui, de leur côté, auraient exécuté le mandat.

Elle aurait ainsi risqué de passer une nuit en cellule avant de pouvoir donner ses explications à un juge, ce qu’il est possible de faire la journée même lorsque l'arrestation a lieu au palais de justice.

À la suite de l'intervention de Me Samson, sa cliente a été mise en garde à vue en attendant de régulariser sa situation.

Invité à réagir sur la pénurie de personnel, le ministère de la Sécurité publique n'avait pas répondu à nos questions mercredi soir.