Un interprète judiciaire poignardé dans un palais de justice
Radio-canada Et Cbc
2024-01-10 12:00:26
Un interprète judiciaire a été poignardé au palais de justice de Longueuil. Il serait grièvement blessé…
Les agents du Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL) confirment avoir été appelés à intervenir vers midi « à la suite d’une agression armée survenue à l’intérieur de l’édifice ».
L’agression aurait eu lieu vers 11 h 30 au deuxième étage, à l’arme blanche, et aurait causé des blessures au haut du corps. L’arme a été retrouvée. Il s'agirait d'un couteau noir, selon un témoin.
Toujours selon le SPAL, la victime est un homme de 68 ans. Il serait actuellement dans un centre hospitalier et son état serait grave. Patrick Davis, un avocat-criminaliste qui était au palais de justice durant l'attaque, explique que la victime aide au bon fonctionnement des procédures lorsque des témoins parlent en mandarin, en d'autres dialectes chinois et en vietnamien.
Un individu de 43 ans a été arrêté sur les lieux et est interrogé par la police.
Après avoir indiqué au départ que les deux hommes se connaissaient et que leur relation était de nature « professionnelle », le SPAL s'est ravisé et a indiqué qu'il n'y avait aucun lien entre eux. Il a aussi assuré que le suspect n'était pas connu des policiers, alors qu'il avait dit le contraire un peu plus tôt.
« Les motifs et les circonstances entourant cet événement restent à établir. Une enquête est en cours », précise le service de police.
« On voyait énormément de sang »
Certaines personnes étaient présentes au palais de justice lors de l'attaque.
« J’ai entendu une personne avec plein de sang sur la face et sur la gorge qui criait "Au secours! Au secours! Au secours!" » relate ainsi un individu qui n’était pas loin de la scène de crime.
« La personne avait un robinet de sang dans le visage et le cou. On n’arrivait même pas à voir les détails de sa face », se rappelle un témoin.
« J’ai vu un interprète qu’on connaît bien, d’origine asiatique, ensanglanté, se dirigeant en criant vers la salle de bain. On voyait énormément de sang couler sur sa personne. Je ne peux pas vous dire où étaient ses blessures », a raconté pour sa part Patrick Davis.
Il ajoute: « De 30 secondes à une minute plus tard, on a vu un individu qui semblait fuir. Vraisemblablement, il avait des craintes. Il nous a dit : "Faites attention, il a un gun" ».
Cet individu a tenté de descendre au rez-de-chaussée, mais a rebroussé chemin lorsqu'il a aperçu des constables spéciaux, qui assurent la sécurité dans les palais de justice, montant les escaliers en urgence.
« À ce moment-là, on a trouvé ça bizarre, parce qu'il est remonté et s'en est allé dans une autre direction. C'est à ce moment-là qu'on a avisé les constables spéciaux (pour leur dire) qu'on trouvait ça très louche », a raconté l'avocat-criminaliste.
Me Davis et son collègue ont ensuite fourni une description de la personne qu'ils avaient vue aux constables, qui l'ont finalement arrêtée.
Pas de fouille hors de Montréal
L'avocat-criminaliste reste toutefois hautement préoccupé par la sécurité au sein des palais de justice hors de Montréal.
« À Montréal, il y a des arches de sécurité; les personnes sont fouillées comme si elles arrivaient à l'aéroport. Dans les autres palais de justice, il n'y a aucune mesure de sécurité à l'entrée », a-t-il déploré.
« N'importe qui peut entrer armé et commettre un crime de masse », ajoute-t-il.
Franck Perales, président du Syndicat des constables spéciaux du gouvernement du Québec, abonde dans le même sens.
« On a toujours demandé que les mesures de sécurité soient rehaussées dans les palais de justice par l’implantation d’arches de détection ou de machines à rayons X. Nous pensons que, si ces équipements avaient été présents aujourd’hui à Longueuil, on aurait pu éviter ce drame ».
Les activités ont pu se poursuivre au premier étage du palais de justice de Longueuil mardi après-midi, mais le deuxième étage a été fermé pour permettre aux enquêteurs et aux techniciens du SPAL d'effectuer leur travail d'analyse.