Un pas de plus pour Jacques Delisle

Agence Qmi
2015-05-27 14:30:00

La révision de cette portion technique présentée au procès devrait être effectuée par les experts du Centre of Forensic Sciences, à Toronto. Au printemps 2014, le nouvel avocat de l’octogénaire, James Lockyer, a pressenti ce laboratoire ontarien pour savoir s’il pouvait analyser de nouveau la preuve balistique dans cette affaire.

Pièces
Le laboratoire ontarien a pris quelques semaines pour statuer sur ce mandat, qu’il aurait finalement accepté. Questionné par Le Journal, le premier avocat de Jacques Delisle, Me Jacques Larochelle, soutient que le centre aurait demandé à ce que les pièces déposées devant la Cour supérieure au moment du procès, en 2012, lui soient envoyées. Une procédure en ce sens devrait d’ailleurs se tenir aujourd’hui, au palais de justice de Québec, selon nos informations.
Le laboratoire n’aurait toutefois pas entamé le travail à proprement parler, les experts se questionnant sur la marche à suivre dans cette affaire. «Est-ce qu’ils vont recommencer à zéro, comme si de rien n’était, en ne s’occupant pas de ce qui a été fait ou, au contraire, est-ce qu’ils vont prendre comme point de départ le travail des autres experts?» s’interroge Me Larochelle.
Soulagement
Chose certaine, le réexamen de la preuve balistique par ce laboratoire constitue un véritable soulagement pour l’avocat, qui demeure convaincu de l’innocence de son client. «Pour moi, c’est la chose la plus importante du monde. Je l’ai toujours affirmé et je le crois encore: dès qu’un organisme compétent et impartial va examiner cette preuve-là, il va en venir à la conclusion que la preuve de la Couronne est insuffisante. Je le crois toujours», a-t-il conclu.
Joint par Le Journal, James Lockyer, qui a déposé en mars dernier cette demande de révision ministérielle, n’a pas voulu commenter le dossier. Le fondateur de l’Association pour la défense des personnes injustement condamnées se disait toutefois récemment convaincu que ce réexamen conclura au suicide et innocentera son client.
Théorie de la Couronne
Un expert en balistique exclut fermement la possibilité que Nicole Rainville, physiquement diminuée et paralysée du côté droit de son corps, ait pu se tirer elle-même une balle dans la tête. Une tierce personne devait tenir l’arme, selon lui.
L’analyse de la plaie d’entrée, l’angle de tir et la trajectoire de la balle conclut à un meurtre. Les marques de noir de fumée retrouvées sur la paume de la septuagénaire seraient le résultat d’un geste défensif. Au moment du tir, la douille a été projetée sur la table adjacente au sofa.
Théorie de la défense
Un expert en balistique conclut à un tir auto-infligé. Suicidaire et dépressive étant donné sa condition physique, Nicole Rainville aurait tenu l’arme à l’envers avant de faire feu, donnant ainsi le tatouage de noir de fumée dans sa paume gauche.
Au moment du tir, la douille s’est retrouvée sur la septuagénaire. Jacques Delisle l’a balayée avec sa main, l’envoyant sur la table adjacente au sofa. Refusant de témoigner à son procès, l’ex-juge a révélé en mars dernier avoir fourni à sa femme l’arme chargée, avant de quitter leur condo.