Une loi pour protéger les entreprises d’une offre d’achat hostile

Agence Qmi
2014-01-15 10:15:00

Le Parti québécois avait promis lors de la dernière élection d'agir pour empêcher des «fleurons» d’être achetés par des intérêts étrangers, comme Alcan, Domtar ou Van Houtte.
Or, la minière de Vancouver Goldcorp a offert lundi 2,6 milliards $ pour acheter Osisko. «Nous surveillons la situation de près. Notre gouvernement a déjà annoncé que l’on allait agir dans ce dossier», affirme-t-on dans l’entourage du ministre des Finances Nicolas Marceau.
En juillet dernier, M. Marceau avait annoncé la création d’un groupe de travail, entre autre formé par l’ancienne ministre libérale Monique Jérôme-Forget. Ce comité devait remettre un rapport au gouvernement sur diverses propositions pour aider les conseils d’administrations à se défendre contre «des prises de contrôle non souhaitées.»
Ce rapport, qui devait être rendu en décembre 2013, est attendu impatiemment par le ministère des Finances. Ce serait une question de «semaines.»
«On attend leurs recommandations avant d’agir», explique-t-on au bureau du ministre Marceau. Le gouvernement Marois s’attend toutefois à obtenir un appui rapide des partis d’oppositions. On cite en exemple l’unanimité politique contre l’offre d’achat de Lowe’s sur Rona lors de la campagne électorale de 2012.
L’ancien premier ministre Jean Charest avait lui même promis de «changer la Loi pour que les conseils d'administration des entreprises québécoises tiennent compte de facteurs qui vont plus loin que l'intérêt strict des actionnaires, qu'ils doivent tenir compte de l'intérêt des travailleurs et des intérêts de l'ensemble de la communauté.»
Aux États-Unis, plusieurs États ont donné le pouvoir aux conseils d’administrations de refuser les offres publiques d’achat hostiles. Le ministère des Finances a d’ailleurs en main une étude technique qui analyse entre autres les législations des états de New York et de la Pennsylvanie.
Reste maintenant à savoir si Québec agira assez rapidement pour lancer une bouée de sauvetage à la plus grosse minière québécoise, Osisko, qui opère la mine d’or à ciel ouvert Canadian Malartic, en Abitibi-Témiscamingue.