Une poursuite de 63 millions s’abat sur Hydro-Québec

Agence Qmi
2013-11-06 09:46:00

De 2010 à 2012, Polaris avait été embauchée par Hydro pour réaliser des travaux majeurs d’excavation et de terrassement en lien avec la construction du projet hydroélectrique de la Romaine.
Les travaux portaient sur la construction de routes, de ponts et l’installation de roulottes. Polaris a décroché le contrat en juillet 2010, après avoir déposé une soumission de près de 63,4 millions $ dans le cadre d’un appel d’offres. L’aventure de Polaris à la Romaine ne s’est toutefois pas déroulée comme prévu.
L’entreprise s’est même retrouvée au bord de la faillite au milieu du contrat. Des dépassements de coûts de 18 millions $ l’ayant rendu insolvable auprès de ses employés, de ses sous-traitants, de ses fournisseurs et de sa banque.
«Dès le début des travaux, et (...) jusqu’à la fin des travaux en 2012, Polaris doit composer avec un nombre très important de changements apportés au contrat par HQ et à de nombreux problèmes […], imprévus et imprévisibles, qui ont pour effet de lui faire subir des coûts supplémentaires considérables», peut-on lire dans la requête déposée au tribunal par Polaris.
Le document précise que la facture des travaux complétés par Polaris a atteint près de 107 millions $, en incluant les frais d’administration et le pourcentage des profits. Les paiements effectués par Hydro se sont chiffrés à seulement 67 millions $.
L’entrepreneur a notamment souffert de problèmes liés au démarrage des travaux et d’écarts entre les conditions géologiques et géotechniques annoncées et réelles. L’ampleur et la fréquence des changements exigés par Hydro ont aussi affecté Polaris. La compagnie affirme également que la société d’État a refusé de reconnaître certaines quantités de travail.
La requête de Polaris indique que ces problèmes ont provoqué plusieurs conséquences pour la compagnie. Une perte de productivité des équipes et une hausse des frais généraux de chantier, entre autres.
On a contacté la direction de Polaris pour obtenir des commentaires, mais son porte-parole, Michel Poisson, a refusé de commenter, car le dossier est devant la justice.
Hydro-Québec a aussi refusé de commenter. Sa porte-parole, Marie-Hélène Deveault, a toutefois rappelé que le différend opposant les deux entreprises a initialement été judiciarisé par la société d’État, en novembre 2012.
À la suite d’un règlement, la société d’État voulait que la cour affirme que Polaris ne pouvait pas faire de nouvelles réclamations en lien avec le contrat de la Romaine. Le tribunal a dit qu’il ne pouvait pas recevoir la requête et qu’il revenait à Polaris de poursuivre Hydro.