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Les élections présidentielles américaines vues par Raymond Chrétien

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L'équipe Droit-Inc

2008-05-23 11:00:00

Dans le cadre de son activité-bénéfice annuelle, la Fondation du Barreau du Québec a reçu hier M. Raymond Chrétien, ancien ambassadeur du Canada aux États-Unis, aujourd’hui associé chez Fasken Martineau.
Au cours de son allocution, M. Chrétien a commenté et analysé les répercussions de l'issue des élections présidentielles américaines sur le Canada.

Il a notamment évoqué les questions liées à L'ALENA, la problématique de l'épaississement de la frontière commune et ses impacts sur le commerce, les candidatures d'Obama et de McCain, la réhabilitation de la réputation des États-Unis dans le monde ainsi que les tensions dans les pays du Moyen-Orient.

"Ni Obama ni Clinton n'ont réellement l'intention de renégocier l'ALENA. Le Canada est le plus grand fournisseur d'énergie aux Etats-Unis et il est improbable que les américains souhaitent revoir les ententes concernant le pétrole, le gaz naturel, l'électricité et l'uranium. Il faut comprendre que la base électorale démocrate est constituée de syndicats et qu'un langage à saveur protectionniste est de vigueur en campagne électorale", a déclaré Raymond Chrétien au cours de la soirée.

Concernant l'épaississement de la frontière à la suite des attentats du
11 septembre, M Chrétien a noté : "La nouvelle administration devra trouver un juste milieu entre la sécurité et le commerce. L'économie du Canada en dépend puisque 45% du PIB est lié au commerce extérieur."

M. Chrétien pose un regard différent sur la candidature de John McCain et son analyse tient compte de la réalité canadienne.

"Il est le seul candidat n'ayant pas remis en question l'ALENA. Il connaît le rôle du Canada sur la scène internationale et il comprend la mission canadienne en Afghanistan. Il serait un interlocuteur facile et agréable pour Ottawa. Son principal handicap demeure son âge et sa santé" a-t-il ajouté.

Raymond Chrétien surprend par ses propos et relate qu'une victoire d'Obama ne se traduirait pas nécessairement par un changement fondamental à la Maison-Blanche.

"Bien sûr, dès les premiers jours de sa présidence, il voudra envoyer des messages symboliques au reste de la planète. Il pourrait décider, par exemple, de fermer Guantanamo. Par contre, il se retrouvera avec les mêmes problèmes quasi-insolubles de son prédécesseur...il ne faudrait pas être déçu ! Prenons l'exemple de l'Irak. S'il décide de retirer les troupes américaines, le chaos, à tout le moins dans les premiers mois, s'installera et on le lui reprochera. S'il décide de rester en Irak, on lui reprochera de ne pas respecter sa promesse."

De plus, tout semble indiquer que l'élection américaine aura lieu sur une toile de fond protectionniste étant donné la récession économique qui sévit aux États-Unis.

"Les instincts protectionnistes américains se réveilleront d'autant plus s'il s'agit d'un président démocrate. Le Canada devra batailler fort pour tirer son épingle du jeu. Le président américain ne rêve pas au Canada tous les jours, croyez-moi !", a-t-il lancé.

Finalement, d'immenses défis attendent le futur président américain.

"Je ne crois pas que Georges W Bush puisse réussir un quelconque rapprochement entre Israël et la Palestine d'ici la fin de son mandat. Il s'agira d'un défi de taille pour son successeur tout comme la réhabilitation de la réputation des États-Unis dans le monde", a-t-il conclu.

À suivre le 4 novembre prochain lors de la soirée des élections présidentielles américaines.
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