Nos pensées sont avec le monde entier

Émilie Nicolas Et Benjamin Prud’homme
2015-11-19 11:15:00

Nos premières pensées vont aux familles et aux amis des personnes mortes à Paris. Elles vont aussi à celles qui ont été témoins des événements et qui en resteront marquées à jamais. Les mots ne suffiront pas, mais le monde, littéralement, vit ce deuil à leurs côtés.
Nos pensées vont également aux familles, aux amis et aux témoins des événements au Liban, au Pakistan, en Irak, au Nigéria, au Kenya et à trop d’autres endroits à travers le monde. Nos médias passent plus rapidement sur les horreurs qui affectent ces communautés, notamment parce qu’elles ne sont pas occidentales.
Toutes les vies humaines ont pourtant la même valeur. Voilà une difficile illustration des inégalités entre régions du monde et, peut-être, une occasion de réfléchir aux fondements des indignations asymétriques et des tristesses parfois sélectives.
Les réfugiés syriens

Il faut résister à la tentation de la méfiance et de la suspicion à l’égard de ceux qui souffrent pourtant le plus. Il nous faut plutôt tout faire pour nous tenir debout, comme citoyens, contre le mouvement « antiréfugiés » qui tente d’instrumentaliser les événements de Paris pour nourrir une insécurité et un racisme grandissants.
Enfin, nos pensées vont à nos concitoyens musulmans qui, dans les prochains jours, vont – encore – payer de leur dignité et de leur sécurité pour des actes qui n’ont rien à voir avec eux.
Certains trouvent le moment opportun pour accuser les Québécois(es) de confession musulmane et leur demander de se « dissocier » publiquement de ces actes de terreur. Or, personne, quelle que soit sa religion, n’a le fardeau moral de dénoncer les gestes de terroristes qui leur sont inconnus et qui les répugnent. Ces personnes ont les mêmes droits que tous, y compris celui de vivre cette tragédie en silence. Elles vivent le même deuil que tous. Répondre à la haine par la haine ne peut être la voie à suivre. Nous espérons que les citoyennes et citoyens de confession musulmane ne seront pas les victimes collatérales d’actes de terreur qui ont déjà causé beaucoup trop de mal.
Il reste beaucoup à faire. Heureusement, nous avons le temps de prendre des décisions éclairées. En ce moment, l’heure est au deuil, au soutien et à la solidarité.
Nos pensées sont avec Paris. Nos pensées sont avec le monde entier.
Émilie Nicolas est actuellement étudiante au doctorat en anthropologie à l’Université de Toronto, elle est la présidente de Québec inclusif.