Stade Olympique : PPP ou rien

Amélia Salehabadi
2008-07-28 14:00:00
Personnellement, je suis persuadée que les jeux du futur se feront sous la forme de partenariats public-privé ou ne se feront tout simplement pas.
Dorénavant plus aucune autorité publique ne voudra et ne pourra assumer les coûts et l’expertise colossale que requièrent désormais des infrastructures olympiques.
Pourquoi, PPP ou rien?
Car un promoteur-concessionnaire privé établira un budget qui se tiendra. Il ne construira pas un stade uniquement pour la gloire d’une ville. Il géra le côté émotif même s’il adore sa ville natale et il s’assurera que le stade soit :
1. Beau, pétillant et prêt à temps pour les Jeux (car sinon attention aux dommages liquidés)
2. Et que le stade (et autres infrastructures) lui fassent gagner beaucoup de sous pendant de nombreuses années.
Comment va-t-il s’y prendre pour accomplir cela? Il va se mettre en partenariat avec les meilleurs architectes/ingénieurs/financiers/opérateurs de ce monde et va soumettre une proposition détaillée à l’autorité gouvernementale.
Avec un peu de chance pour l’autorité administrative, plusieurs consortiums de partout dans le monde s’intéresseront à son projet et il y aura alors une bonne et saine concurrence.
Dans le meilleur des mondes, la meilleure proposition coût/technologie l’emportera.
Et si il n’y aucune proposition du privé, peut-être que cela signifie que le projet n’est pas viable économiquement et ne devrait pas se faire tout simplement (hint hint Montréal).
Mais pour que cela soit vraiment intéressant pour la collectivité il est nécessaire qu’il s’agisse d’un véritable PPP. Avec un transfert total des risques vers le privé pendant toute la durée de la concession.
Pas un PPP ''tièdoux'' où le concessionnaire vient pleurnicher à tout bout de champ dans les bras du donneur d’ouvrage à cause de ses dépassements de coûts, et non plus à l’autre extrême d’une privatisation pure et simple où l’autorité administrative s’en lave complètement les mains.
Un vrai PPP, quoi, dans lequel tout le monde tient ses promesses pendant 30 ans…
Par Maître Amélia Salehabadi
Associée principale,
Salehabadi, Avocats