Quelles sont les perspectives d’emploi en droit familial?
Pierre Arcand
2015-11-09 13:45:00
Je suis actuellement étudiante en droit à l'Université de Montréal . La majorité des étudiants désirent participer à la course aux stages. Or, je sais qu'une très petite quantité de gens y seront recrutés.
Ayant une moyenne acceptable (principalement composée de B et de B+), je me demande quels sont les débouchés d'emploi possibles? Je sais que le marché est difficile pour le moment et je me demande s'il y a de la place pour tout le monde.
De plus, je suis une grande passionnée du droit de la famille. Y a-t-il de grands cabinets qui le pratiquent ? De surcroît, acceptent-ils des étudiants ayant un relevé de notes comme le mien ?
Merci de votre réponse.
Réponse :
Chère lectrice,
Vous vous demandez avec raison s’il y a de la place pour tout le monde pour les juristes en herbe. Cette question est récurrente et nous nous la posions déjà lorsque ma promotion est sortie de la faculté en 1995. Je dirais que la réponse est oui mais qu’une certaine « sélection naturelle » se produit quand même.
Les diplômés qui désirent réellement pratiquer le droit finissent presqu’immanquablement par faire leur place en quelque part, certains avec plus de difficultés que d’autres j’en conviens. D’un autre côté, beaucoup d’autres font leur droit dans une perspective moins ciblée et ceux-là vont probablement aboutir par choix dans des domaines en périphérie du droit.
Ceci étant dit, il ne faut pas confondre course aux stages et marché de l’emploi. La course aux stages donne accès aux stages en grands et moyens cabinets mais il existe une multitude d’autres options.
Très peu de futurs stagiaires seront recrutés lors de la course. La majorité trouvera son stage lors de la 3e année à la faculté ou pendant l’année à l’École du Barreau. Comme je le mentionne souvent, je trouve très important de participer à la course notamment pour son côté formateur mais si le résultat n’est pas positif, vous serez encore loin de la catastrophe.
Dans votre cas, c’est encore plus vrai si vous vous dirigez vers une pratique en droit familial. Bien qu’il y ait certains grands cabinets qui offrent ce service dont notamment chez Robinson Sheppard Shapiro ou j’ai eu jadis le bonheur de pratiquer, la grande majorité des juristes en droit familial pratique dans de plus petites structures.
Par conséquent, je vous conseille de participer à la course en ciblant plus spécifiquement les cabinets comptant sur un département ou quelques juristes œuvrant dans ce secteur mais soyez consciente que vous aurez amplement le temps de vous reprendre si le résultat n’est pas concluant.
Je vous suggère de maximiser vos chances de succès lors de la course en soulignant clairement aux cabinets visés votre intérêt pour le droit de la famille car certains pourraient avoir un processus différent pour les stagiaires destinés à ce secteur.
Pour ce qui est de votre dernière question concernant votre relevé académique, une moyenne de B / B+ ne vous ouvrira pas d’emblée la porte des grands cabinets mais si vous performez en entrevue vous pourriez recevoir une offre de stage.
Le relevé est un élément essentiel du processus de sélection mais il n’est pas le seul. L’ensemble de votre cheminement académique, professionnel et personnel sera évalué et votre prestation en entrevue, si vous êtes convoquée bien sûr, sera déterminante. Alors prenez votre courage à deux mains et lancez-vous dans l’aventure.
J’espère que ma réponse vous sera utile et je vous souhaite une belle semaine.
La Question au Recruteur
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Sur l'auteur
Pierre Arcand s'est spécialisé en recrutement juridique après avoir pratiqué le droit pendant une douzaine d'années. Ayant été associé au sein de cabinets boutiques ainsi que d'un important cabinet de Montréal, il connaît bien la communauté juridique et les enjeux reliés à la pratique du droit tant en cabinet qu'en entreprise. Arcand et Associés, une entreprise spécialisée dans le recrutement de cadres et de professionnels, a été fondée en 1999. Pierre Arcand et son équipe apporte un soutien professionnel tant aux entreprises qu'aux cabinets qui cherchent à recruter les meilleurs candidats disponibles.
DSG
il y a 9 ansOne thing is for sure, psychologists make a killing from lawyers who have to listen to family disputes all day. When people hire lawyers in family law, they don't want to get divorced. They want to scare their spouse in coming back to him or her, or they want vengeance or they want to drag their kids through hardship just to hurt their partners. You will soon realize that you are nothing but a worthless tool in their miserable games.
Avocate
il y a 9 ansJe suis désolée d'apprendre que votre divorce a été pénible et que vous avez utilisé votre avocat(e) comme un outil de vengeance. Vous ne pratiquez probablement pas en droit familial...Sachez que la plupart des gens semblent utiliser les services juridiques à bon escient, même s'il est exact que certains semblent confondre juriste et psychologue ou thérapeute. Mais il n'y a pas que le droit de la famille qui est affecté par ce type de clientèle. J'ai des dossiers de "chicane de voisins" où l'émotivité est encore pire, de même que des "chicanes d'actionnaires"...
DSG
il y a 9 ansDes chicanes de voisins, je connais ca, de mon experience personelle. Mes voisins me detestent, je ne sais pas pourquoi.
Morduedudroitfamilial
il y a 9 ansJe suggere fortement à cette étudiante de "liker" le groupe du nouvel comité du droit de la famille de l'Université de Montréal. Étant la Présidente et fondatrice de ce comité, je peux vous dire qu'on prévoit très prochainement des activités visant à exposer aux étudiant(e)s les possibilités de carrière existant dans ce milieu (notamment à travers la présence de plusieurs cabinets du domaine). Au plaisir!
Anonyme
il y a 9 ansExcellente initiative !
Il est essentiel de faire contrepoids aux grands cabinets, qui prennent beaucoup trop de place dans la Fac - à l'invitation de cette dernière. Tellement de place que les jeunes en viennent à penser sincèrement qu'il s'agit des employeurs les plus importants.
Comme si !
Avocate en grand cabinet
il y a 9 ansJ'ai fait la course aux stages, j'ai été recrutée et bien que je n'ai pas été gardée après mon stage par manque de travail, j'ai été engagée tout de suite dans un grand cabinet. Je suis chanceuse, certes, mais ça m'a aussi fait comprendre la "machine".
Premièrement, rares sont les grands cabinets qui ont une pratique en droit de la famille parce que les grands cabinets fonctionnent sur une base de clientèle institutionnelle, c.a.d. des entreprises, des commerces, des associations, alors que le droit de la famille est une clientèle de particuliers. RSS est, à ma connaissance, le seul.
Deuxièmement, bien que j'admire l'optimisme de Me Arcand, la vérité est qu'effectivement l'entrevue est ce qui est le plus déterminant une fois en course, mais qu'une moyenne de B et B+ vous mènera rarement en entrevue en grand cabinet, à moins d'avoir un CV impressionnant d'implications qui vous distingue des autres. Visez alors des moyens cabinets comme LKD, RSS, Morency, Cain L'amarre et certains grands bureaux de Québec, si c'est une possibilité pour vous: Beauvais Truchon, Lavery, Tremblay Bois Mignault, etc. Cela étant si vous tenez vraiment à faire la course aux stages! Parce que je suis de ceux qui croient que si vous ne croyez pas en vos chances de succéder à l'issu de ce processus, vous ne devriez pas le faire. C'est stimulant et très instructif, mais c'est aussi stressant, épuisant et il est difficile de maintenir le rythme dans ses études pendant cette période.
C'est un pensez-y bien... Surtout si vous voulez faire du DDLF, parce que les cabinets qui se spécialisent dans ce domaine sont nombreux et ne font pas la course aux stages. Les postes sont affichés sur le site du barreau.
Bonne chance!
Avocat
il y a 9 ansRSS, Dunton Rainville, Miller Thomson et Lavery ont tous une pratique solide en droit de la famille. Peu de professionnels, il est vrai, mais pratique solide.