Le maître de la pédale

Depuis le 10 juin et jusqu'au 12 août, près de 200 coureurs cyclistes amateurs se disputent la victoire chaque mardi dans l'arrondissement de Lachine à Montréal.

Parmi les grands favoris de cette 37ème saison des Mardis Cyclistes de Lachine, Me Jean-François Laroche, conseiller juridique principal chez Bell, concourt dans la catégorie Coupe Pro-Élite au sein de l’équipe Fantino/Mondello/Cycles Régis.

Ce spécialiste en fusions acquisitions n’en est pas à son premier coup de pédale : il a déjà remporté cinq fois la course en 2007, 2008, 2010, 2011 et 2012. « Il n'y a pas de challenge extrême. Le seul défi c'est le jeune âge des autres compétiteurs qui ont entre 19 et 25 ans et qui ne travaillent pas à temps plein comme moi », avoue l'avocat au 34 printemps.

Vainqueur de la troisième étape le 24 juin dernier, il est actuellement quatrième au classement général et va tenter de décrocher une sixième victoire pour égaler le record du plus grand nombre de victoires, resté imbattu depuis 13 ans.

Originaire de Magog, Me Laroche nourrit depuis longtemps une passion pour le vélo, sport qu'il a poussé juqu’au plus haut niveau compétitif.

De professionnel à amateur

Après avoir pratiqué le vélo de montagne à l’adolescence, il s’est ensuite consacré au vélo de route, discipline dans laquelle il a vite obtenu de très bons résultats. Pendant son baccalauréat en droit à l'Université McGill, il a fait partie de l'équipe nationale canadienne en tant que cycliste professionnel tout en roulant pour une équipe en France. Ce qui lui a valu d'être « souvent absent des cours », confie-t-il.

Sélectionné grâce à ses bonnes performances, il a participé au championnat du monde trois années de suite, et s'est classé au 11e rang dans la catégorie des 23 ans et moins en 2002.

Mais à 25 ans, alors qu’il commençait son stage du Barreau au sein du cabinet Stikeman Elliott à Montréal, il a décidé de prendre sa retraite du vélo professionnel. « Il était difficile de concilier un entraînement intensif et des déplacements en France avec le métier d'avocat ».

Bien qu'il avoue avoir rêvé d’une carrière internationale, il ne regrette pas d'avoir privilégié le droit. Il continue de rouler en tant qu'amateur et intervient comme sélectionneur de l'équipe cycliste canadienne pour les Jeux Olympiques.

Il met aussi sa passion pour le vélo au service d’œuvres de charité comme le Défi Pierre Lavoie qui a lieu chaque année au mois de juin. « J'ai effectué les 1000km entre le Saguenay et Montréal avec Me Jonathan Elkas, un autre avocat senior de Bell et Me Jean Lortie, associé en litige chez McCarthy Tétrault. Le cabinet conseille Bell dans plusieurs transactions et fait le défi depuis le début de l'événement. »

Avocat et cycliste, c’est la même discipline

Admis au Barreau du Québec en 2006, l'avocat a pratiqué pendant six ans et demi chez Stikeman en fusions et acquisitions avant de se tourner vers l'entreprise.

« Les dernières années j'étais moins intéressé par mon travail au cabinet. L'opportunité de travailler chez Bell m'a paru bien. J'aime le côté juridique du métier d'avocat mais aussi celui des affaires. En entreprise, on participe davantage à la stratégie d'affaires. »

Pour Me Laroche, la discipline est la qualité que le cycliste et l'avocat ont en commun pour bien performer. « Le cyclisme est un sport difficile qui demande beaucoup de discipline. Si on le pratique de façon professionnelle, on doit respecter un régime alimentaire strict, se coucher tôt, et s'entraîner fort. C'est un bon parallèle avec le métier d'avocat qui nécessite aussi de la rigueur : il faut être discipliné pour être un bon avocat. »

Et Me Laroche n'est pas prêt de décrocher de la pédale : « tant que j'ai du plaisir à faire du vélo avec mon une équipe, je continue. »