Prêts, pas prêts… lancez votre cabinet!
Daphnée Hacker-b.
2012-12-11 15:00:00
« J’adore pratiquer en solo, mais je me rends compte que c’est bien plus qu’une profession, c’est aussi une entreprise qui coûte extrêmement cher à mettre sur pied » lance l’avocate de 27 ans, qui traite surtout des dossiers de droit du travail, administratif et familial.
La jeune femme a passé des jours entiers à la recherche de possibilités de financement ou de programmes gouvernementaux et a consulté deux conseillers spécialisés. Elle a dû se rendre à l’évidence : aucun programme de prêt ou de bourse du gouvernement ne pourrait l’aider avec son entreprise.
Elle s’est donc tournée vers les banques pour l’aider avec les dépenses multiples qui accompagnent un nouveau cabinet. « J’ai aussi eu droit à l’aide précieuse de certains amis photographes et graphistes qui m’ont permis d’avoir une belle visibilité, que je n’aurais jamais eu les moyens de me payer », précise Me Limoges.
Décidément, il n’est pas facile de réussir dans un climat où si peu de ressources sont mises à la disposition des jeunes avocats qui veulent faire preuve d’entrepreneuriat. Ce sont de tels commentaires qui ont mis la puce à l’oreille de l’équipe de l’AJBM, qui a décidé de mettre sur pied un programme de bourse.
Encourager la pratique solo
« Au cours dernières années, de plus en plus de jeunes avocats se sont tournés vers notre association afin d’obtenir de l’aide pour se trouver un emploi et plusieurs évoquaient le désir de lancer un nouveau cabinet », explique la présidente de l’AJBM, Me Marie Cousineau.
Dans cette optique de soutenir la relève juridique, le programme de bourse de démarrage a vu le jour. Le concours est donc lancé et la date limite de dépôt des candidatures est le 6 février 2013.
« C’est une bourse annuelle, donc ceux qui ne sont pas encore prêts cette année pourront se reprendre l’an prochain », précise Me Cousineau. Celle qui travaille au cabinet Heenan Blaikie mentionne au passage que le lauréat de 2013 sera annoncé lors du forum de l’AJBM sur la gestion de cabinet, qui se tiendra le 5 mars prochain.
Une bourse adaptée à la réalité
Concrètement cette bourse de démarrage, c’est quoi ? « C’est plus de 15 000$, dont 5 000$ en argent, et le reste en produits et services indispensables à la mise sur pied d’un cabinet », répond-t-elle.
Lors de l’élaboration des éléments qui accompagneraient le prix de 5000$, une panoplie de partenaires ont été approché afin de savoir quels étaient selon eux les essentiels pour jeune avocat en solo. Ainsi, l’équipe de l’AJBM a recensé les incontournables, de la liquidité aux services bancaires, en passant par les sites d’information juridique.
« Les partenaires ont été très généreux », affirme Me Cousineau.
La liste des produits offerts au récipiendaire est en effet bien remplie : services financiers, élaboration visuelle des cartes d’affaires et de l’icône du cabinet, adhésion d’un an à divers outils de recherche et bases de données juridiques, formation en plaidoirie, abonnement à des services de développement de clientèle tel que Juris Concept, un produit CCH et pour joindre l’utile à l’agréable… un Ipad!
Et qui fera donc partie du comité de sélection ? « Rien n’est encore déterminé, mais il y aura diverses personnalités du monde bancaire et des affaires qui vont pouvoir évaluer de façon objective le potentiel des projets proposés. »
Les avocats intéressés par une participation à ce concours devront inévitablement se plier au dur exercice de la planification, témoignant de leur vision d’affaires.
« Il faut garder en tête que le jury va devoir être en mesure d’évaluer les probabilités que le cabinet connaisse le succès, et pas seulement à court terme, mais à moyen terme aussi », souligne la présidente de l’AJBM, qui rappelle que l’organisation fêtera son 115ème anniversaire l’an prochain.
Pour avoir tous les détails sur la bourse de démarrage, cliquez ici.