Procès Delisle : un expert confirme que la femme n’a pas pu se suicider
Agence Qmi
2012-05-23 07:00:00
Après une trentaine de tirs et plusieurs tests, André Desmarais a conclu, tout comme son confrère Gilbert Gravel, que le coup avait été porté à bout touchant, autant sur la tempe gauche que sur la paume gauche de Mme Rainville. Il fallait, selon lui, que la paume gauche de la dame se retrouve à proximité du canon pour obtenir un tatouage de grains de poudre.
Tests
Pour illustrer ses théories, le balisticien français a exposé quelques photographies et vidéos faites à l’aide d’une « fausse main » et d’une « fausse tête » conçues à base de tissus résistants. L’expert a fait feu entre les deux, avec une distance de 0,3 cm et un certain angle, obtenant ainsi une plaie de type « étoilé » sur la « fausse tête » et un tatouage de grains sur la « fausse main ». Des résultats semblables – mais pas identiques – à ce qu’on a retrouvé sur le corps de la dame.
André Desmarais a aussi fait des tests sur la fenêtre d’éjection, afin de savoir si des grains de poudre auraient pu s’échapper de cet endroit et former un tatouage de poudre sur la main de la défunte. Une expérience peu concluante, tout comme celle de Gilbert Gravel, puisque très peu de noir de fumée s’est échappé de cette ouverture.
Pistolet .22
En interrogatoire avec le procureur de la Couronne, Steve Magnan, l’expert a confirmé à nouveau que l’arme était de calibre .22, semi-automatique, et qu’elle pouvait contenir sept balles au total. Elle était en état de fonctionner, même si quelques irrégularités ont été notées tout au long des essais de l’expert français.
Selon lui, le pistolet .22 est une arme destinée aux personnes qui ne sont pas trop « habituées » avec les armes à feu. Il faut faire une pression de 2,8 à 3 kg pour actionner la détente, ce qui est « un peu plus lourd » que la normale.
L’interrogatoire de l’expert français devait se poursuivre mercredi matin. Le balisticien continuera d’exposer les résultats de son rapport de 30 pages, produit à la suite de trois jours de tests effectués au Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale, à Montréal. S’ensuivra le contre-interrogatoire.
Si le temps le permet, la maîtresse de l’accusé pourrait être également appelée à la barre au cours de la journée.