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Pauvres Français !

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Natacha Mignon

2009-08-20 14:15:00

Ça vous dit de tenter votre chance en France, comme le permettra bientôt l’Entente France-Québec ? Pensez-y bien car les temps sont durs pour les avocats français…qui gagnent moins que leurs confrères du Québec.
Un article paru récemment risque en tout cas de décourager plus d’un candidat.

Désacralisation

L’article dresse le portrait alarmant d’une avocate lilloise de 46 ans, dont le revenu net atteint à peine 850 euros (1 325 $) après vingt-deux ans de barreau. Et elle n’est pas la seule.

Sur les 50 000 avocats répartis au sein des 182 barreaux français, un avocat sur quatre gagne mensuellement moins de 2 190 euros (3 400 $), la moitié d’entre eux moins de 3 750 euros (5 800 $). Le quart restant dispose en revanche de revenus supérieurs à 6 810 euros (10 610 $).

Il y aurait pire. « Depuis longtemps déjà, l’avocat n’est plus ce grand bourgeois qui faisait honneur à son client en le recevant » déplore l’actuel bâtonnier de Paris, Me Christian Charrière-Bouzarnel.

Me Pascal Eydoux, Président de la Conférence des bâtonniers, confirme : « La profession s’est tellement démocratisée que les palais grouillent d’avocats en jeans et baskets. »

Les experts expliquent la paupérisation de la profession par le nombre croissant des bénéficiaires de l’aide juridictionnelle (aide juridique) et la stagnation corrélative des tarifs alloués pour le traitement de ces dossiers, au point que « les dossiers d’AJ coûtent aux avocats plus qu’ils ne leur rapportent ».

Comparaison Québec-France

Par comparaison avec le Québec, le revenu médian des avocats français est inférieur à celui des avocats québécois : 42 536 euros (66 300 $) au 31 décembre 2006 (dernier chiffre connu) contre 82 000 $.

Faut-il pour autant renoncer à tenter l’aventure Outre-Atlantique ? Pas forcément. En France, comme d’ailleurs au Québec, la profession d’avocat est multiple et marquée par des écarts de revenus extrêmes entre ses membres. Il faut donc bien choisir où aller et où travailler.

Avis aux amateurs : vous trouverez une étude statistique complète de la profession sur le site du Conseil National des barreaux.


Il est rappelé par le CIRANO, organisme chargé de réaliser l'étude socio-économique 2008 du Barreau du Québec que le revenu médian n’équivaut pas au revenu moyen. « Le revenu moyen est l’ensemble des revenus, divisé par le nombre de répondants. Le revenu médian est celui qui distribue en deux parties les revenus : 50 % des répondants ayant un revenu inférieur, 50 % ayant un revenu supérieur à ce revenu. Pour chacune des catégories, les revenus médians sont inférieurs aux revenus moyens, ce qui indique une distribution des revenus concentrée dans les revenus inférieurs. »

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4 commentaires
  1. Master P.
    Master P.
    il y a 15 ans
    Bientot pauvre nous!
    Alors, pourquoi signer cette entente? Nous devons nous questionner avant d'ouvrir la boite de pandore. En quoi le Québec et les juristes québécois vont bénéficier de s’ouvrir un marché apparemment saturé.

  2. Me
    Me
    Trop tard. L'entente est signée.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Pas si pauvres
    Si on regarde de près les deux études, le revenu médian est plus faible en France, pour le reste c'est pareil. Mais qui part en France pour signer dans un petit bureau de campagne? Soyons clairs, l'Entente est favorable aussi car elle ouvre les portes des gros bureaux parisiens et même de cabinets ailleurs en Europe, si j'ai bien compris un précédent article.

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Bien écrit
    Un très beau style,Me Mignon.Mais pourquoi tout ramener uniquement à l'argent? On peut avoir envie de pratiquer en France pour d'autres raisons....

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