Acheter son vin ailleurs qu’à la SAQ

Je vous l’ai mentionné à quelques reprises. Ce mode d’achat demeure méconnu mais n’est pas réservé qu’à une petite clique de fins connaisseurs. C’est simple et facile pour tous, et comme en SAQ, on y trouve de tout, des aubaines et des grands vins.

Ce qu’on y trouve et qu’on trouve parfois, mais pas toujours, en SAQ, ce sont des vins produits par de petits vignerons travaillant souvent le plus naturellement du monde, et nous offrant des vins vrais, typiques du lopin de terre où ont poussé les raisins qui le composent, et pleins de caractère.

Ce qui diffère aussi hélas de la SAQ, c’est qu’on doit acheter les vins à la caisse, de six ou 12, selon les produits. C’est pourquoi il faut s’assurer de faire des achats avisés. Il serait dommage que vous achetiez 12 bouteilles d’un vin qui, au final, vous plaira peu et finira dans une sauce! C’est ce qui rend ce salon, organisé par le Regroupement des agences spécialisées dans la promotion des importations privées des alcools et des vins (RASPIPAV), indispensable, il vous permet de faire un magasinage efficace, et surtout de rencontrer en personne ceux qui font les vins pour lesquels vous flancherez.

Car une centaine de vignerons seront sur place pour tenter de vous contaminer de leur passion.

À Montréal, le salon a lieu au marché Bonsecours, et est ouvert de 12h à 20h samedi, et de 12h à 19h dimanche. À Québec, mardi, ça se passe à l’Espace Dalhousie, de 13h à 20h.

Jacques Lassaigne, Les vignes de Montgueux, extra brut blanc de blanc, champagne

Je profite de l’occasion pour vous proposer comme vins de la semaine des champagnes dont le producteur sera présent au salon pour vous rencontrer. Oubliez ici les grandes et clinquantes marques de champagne. Emmanuel Lassaigne, du domaine Jacques Lassaigne (son père), cultive ses quelques hectares de vigne sur la colline de Montgueux, tout près de la ville de Troyes.

C’est une des plus petites enclaves à avoir le droit de produire des vins de l’AOC champagne dans cette région. «Manu» y produit des vins cousus main. Et c’est volontairement que je parle de vin, car les champenois ayant si habilement développé le concept de marque, on oublie souvent qu’avant d’être ce nectar festif et effervescent, le champagne, c’est avant tout un vin.

Lors d’une visite chez Manu, j’avais goûté ses vins, tranquilles, avant que ne s’enclenche le processus de prise de mousse. Et on avait là des vins d’une droiture et d’une minéralité remarquables, typiques des grands vins que peuvent donner des sols pauvres et crayeux comme ceux de la colline.

Récemment dégustée, la cuvée Les vignes de Montgueux est un blanc de blanc, donc issu de chardonnay. Il n’a pas ces arômes typiques de biscuit au beurre et de brioche des champagnes classiques. On est plutôt sur les agrumes, une certaine salinité et déjà, on détecte ce parfum minéral que lui confère le sol de Montgueux. La bouche est tendue, très très minérale, et citronnée. C’est un extra-brut, donc il est très sec. C’est le champagne idéal pour accompagner les huitres, ou simplement à garder en réserve pour trinquer à l’occasion d’une étincelante victoire! Et à un prix de départ avoisinant les 50 $ pour celui-là, un peu plus pour les autres cuvées de la maison, ces vins affichent un prix correct. On peut se les procurer chez Oenopole.