Grand ptit beaujo, étonnant grec
David Santerre
2013-05-31 16:00:00
Dans les crus du Beaujolais, on ne se contente plus de faire de bons vins de soifs, on produit plusieurs grands vins. Et grand, Ptit Max l’est. C’est le surnom de son producteur, Guy Breton. Il ne cultive que deux minuscules hectares de vigne dans les appellations Morgon et Régnié. C’est du travail cousu main.
Ptit Max 2011 donc, est un Morgon issu des plus vieilles vignes de Breton, âgées jusqu’à 115 ans. Des vignes dont les racines s’enfoncent chaque année un peu plus dans le sol pour se nourrir, et transmettre au raisin une minéralité remarquable. Il est d’une matière riche, goute bon les fruits des champs compotés, les épices. On ne parle évidemment pas ici d’un vin costaud. On est sur l’élégance, la finesse, l’équilibre, mais il est tout de même d’une étonnante structure pour un vin de gamay. Une des raisons, son élevage sous bois d’un an, dans des barriques achetées par Breton au Domaine de la Romanée Conti, et qui ont élevé quelques cuvées de ce mythique grand cru bourguignon avant de se retrouver dans la cave de Morgon.
«Ces barriques n’ont pas été trop mal avinées», blaguait «Ptit Max» Breton, que j’ai récemment rencontré à Montréal. Ce vin est disponible en importation privée à l’agence Glou. Il faut en principe se le procurer en caisse de 12 bouteilles. Un gros investissement, mais qui en vaudra la peine, car le vin passera allègrement quelques années en cave, et vous pourrez le déguster au fil des ans en admirant son évolution. Vous pouvez aussi partager une caisse entre amis ou confrères pour amortir le coût !
À boire avec une bonne volaille rôtie, pas trop assaisonnée, pour ne pas masquer le goût du vin.
Domaine Guy Breton, Ptit Max, Morgon 2011, 36,05$ (En caisse de 12, importation privée chez Glou)
Ça, c’est l’aubaine sur laquelle seulement quelques chanceux parmi vous pourront mettre la main, car pas plus de 20 succursales de notre monopole, toutes dans la grande-région de Montréal, ne vendent ce produit singulier. Il est issu du cépage italien refosco introduit en Grèce vers la fin des années 1800 par les propriétaires d’alors de ce même domaine. Ce qui fait que le cépage porte en Grèce le nom «refosco Mercouri». Il y a aussi dans le vin 20% du cépage local, le mavrodaphne. Pour moins de 20$, vous vous retrouvez avec un vin de très belle stature.
Le nez est sur le balsamique, le fruit noir, les épices, la terre mouillée, et un petit côté animal se fait sentir. On retrouve le fruit et surtout les épices dans une bouche d’une légère rusticité, croquante et pimpante. Les tanins sont bien appuyés, mais pas agressifs. La fraicheur est au rendez-vous, de même qu’une pointe d’acidité en finale qui donne à penser que le vin vieillira bien. Mais il est déjà accessible et d’une belle buvabilité. En clair, on a ici un vin bien puissant, mais pas lourd, pas sucré, dont il ne sera pas compliqué de passer à travers la bouteille. Un vin pour l’agneau aux fines herbes !
Domaine Mercouri, Letrini (Grèce, Péloponnèse) 2008, Code SAQ 11885537: 19,65$