La fausse avocate en prison!
Radio-canada Et Cbc
2024-08-20 10:15:59
De TikTok à la prison, « la fausse avocate pref du Québec » écope de plusieurs jours derrière les barreaux...
Celle qui s'est fait connaître comme la « fausse vraie avocate pref du Québec », Megan Lalonde, a été condamnée à 45 jours de prison vendredi dernier, au palais de justice de Victoriaville, après avoir plaidé coupable à des chefs d'accusation de fraude et d'entrave au travail des policiers.
Compte tenu du fait que Megan Lalonde est détenue depuis son arrestation le 30 juillet à Boisbriand, la cour a estimé que cela équivalait à 26 jours de prison, de sorte qu'il lui reste 19 jours à passer derrière les barreaux.
Megan Lalonde a commis sa première fraude à l'âge de 20 ans, en février 2021. Puis elle a récidivé à quatre reprises en moins de cinq mois. La jeune femme de 24 ans a plaidé coupable dans chacun de ses cinq dossiers, à des dates différentes, obtenant ainsi la clémence de la cour, qui a prononcé des sursis de peine tout en lui ordonnant de rembourser ses victimes et d'effectuer des travaux communautaires.
Les montants étaient généralement peu élevés, allant de 150 $ à 1500 $.
Le tribunal lui a toujours accordé plusieurs mois pour lui permettre de s'acquitter de sa dette. Mais elle n'a pas obéi aux ordres de la cour, ce qui a entraîné de nouvelles accusations d'avoir contrevenu à une ordonnance de la cour. Et entre-temps, trois autres dossiers criminels pour fraude ont été ouverts, dans le district de Drummondville en 2023.
Alors qu'elle était sommée de comparaître en cour, Megan Lalonde ne s'y est jamais présentée. Un mandat d'arrestation a alors été lancé. Et pendant ce temps, la jeune femme multipliait les apparitions sur son compte TikTok et d'autres plateformes, sous une apparence modifiée par des filtres.
Plusieurs reportages faits par les médias du groupe Québecor ont révélé que Megan Lalonde se disait avocate et pouvait représenter des clients à la cour, tout en demandant des avances par virement.
Arrestation
Des policiers auraient reconnu la résidente de Blainville dans une voiture qu'ils venaient d'intercepter. Alors qu'ils lui demandaient de s'identifier, Megan Lalonde tentait de cacher son visage. Elle a prétendu s'appeler Jacqueline Lavertu, pour enfin, une heure plus tard, admettre qu'elle était bien Megan Lalonde. Cet épisode lui a valu une accusation d'entrave.
Détenue depuis ce moment, Megan Lalonde a choisi de régler, le 16 août en après-midi, deux de ses dossiers encore pendants à la cour. Après avoir plaidé coupable à une fraude de 500 $ commise en septembre 2021 à l'endroit d'un individu qui croyait acheter un bien lui appartenant et à l'entrave au travail des policiers, Megan Lalonde s'est adressée à la cour.
Un journaliste de l'hebdomadaire local La Nouvelle Union, qui a assisté à l'audience, rapporte que l'accusée a présenté des excuses et a soutenu que la prison lui avait permis de réfléchir « et de se retrouver ».
Le juge Simon Ricard a ajouté qu'il espérait qu'elle soit sincère et qu'elle ne recommence plus, puisque les peines s'aggraveront dans le cas où il y aurait récidive.
Exercice illégal de la profession
Le Barreau du Québec a reçu de nombreuses plaintes concernant cette fausse avocate et il a enquêté sur les allégations.
En mai dernier, une enquêtrice a donné un constat d'infraction couvrant la période du 18 décembre 2023 au 30 avril 2024 et reprochant à Megan Lalonde d'agir de façon à laisser croire qu'elle était avocate, alors qu'elle n'est pas et n'a jamais été membre du Barreau.
On lui reproche de s'être annoncée comme avocate. Le constat réclame une somme de 7500 $, considérant la gravité et la durée des gestes reprochés. Comme elle n'a pas payé ladite somme, il y aura un procès pour déterminer si elle a bien exercé illégalement la profession d'avocate et si ce constat est justifié.
Un procès devrait avoir lieu, à ce sujet, le 30 septembre prochain à Saint-Jérôme.
Mais avant ce procès, d'autres comparutions en cour attendent Megan Lalonde, dès mercredi, pour plusieurs dossiers de fraude dans lesquels elle doit comparaître depuis des mois.