De Dunton à Kaufman…
Gilles Des Roberts
2013-10-01 15:00:00
Son nom n'apparaît toujours pas au répertoire de Kaufman, cabinet fondé en 1934, qui compte aujourd’hui une vingtaine d’avocats.
Pendant 5 ans, Me Capozzo a œuvré au bureau lavallois de Dunton Rainville, sous la gouverne de Me Pierre L. Lambert, un associé qui était considéré comme le ''rainmaker'' de ce cabinet.
Rappelons qu’en mai, Me Lambert et un ex-collègue de Dunton Rainville, Jean Bertrand, ont été arrêtés par l’Unité permanente anticorruption et font face à des dizaines d’accusations de fraude, de complot et de corruption dans les affaires municipales.
Me Lambert était un organisateur politique pour le parti du maire déchu Gilles Vaillancourt. Entre 1999 et 2011, Dunton Ranville a obtenu plus de 25 millions de dollars en mandats juridiques de la Ville de Laval.
Me Lambert a depuis démissionné du cabinet et il pratique maintenant le droit sous l’appellation Lambert Conseil à partir de sa résidence du boulevard Lévesque à Laval. Selon les informations recueillies par Droit-Inc, plusieurs développeurs immobiliers de longue date à Laval ont encore une relation d’affaires avec l’avocat qui fera l’objet d’une enquête préliminaire au début de l’année 2014.
« Un cas isolé »
Chez Dunton Rainville, on qualifie le départ de Serge Capozzo de « cas isolé ». Il n’empêche que le cabinet déploie beaucoup d’efforts pour faire taire une rumeur à l’effet que d’autres collègues se préparent à suivre son exemple.
La firme a d’ailleurs retenu les services de Steve Flanagan, un expert en relations publiques réputé pour être un gestionnaire de crise hors-pair, qui s’est notamment fait connaître pour Hydro-Québec lors de la crise du verglas, en 1998. M. Flanigan a déclaré à Droit-Inc que les arrestations de Me Lambert et de Me Bertrand « n’ont eu aucun impact sur Dunton Rainville ».
« La firme est en bonne santé financière. Elle paie les dividendes de ses associés comme elle le fait sans interruption depuis sa fondation il y a 60 ans. Chaque associé adhère à un contrat qui prévoit ses conditions de sortie de la firme et aucun des associés n’a eu recours à cette procédure », indique M. Flanagan.
Pas un mot de l’avocat
Du côté de Me Capozzo, il n’a pas retourné les appels et courriels de Droit-Inc; il aurait pourtant eu le temps, lui qui n’a pas le droit de solliciter ses anciens clients de Dunton pendant encore quelques mois. Dommage pour Kaufman, car un de ses anciens collègues chez Dunton Rainville décrit le juriste comme « très compétent et méticuleux avec des dossiers très bien préparés ».
« Serge (Capozzo) n’est pas du tout politique dans tous les sens du terme et n’avait qu’un lien hiérarchique avec (Pierre L.) Lambert. Les gestes posés par Lambert l’ont été à son insu », déplore l’avocat.