Magnotta: Le juge dénonce les faux unilingues
Agence Qmi
2014-09-10 08:46:00
« Affirmer faussement qu'on n'est pas bilingue alors que ce n'est pas le cas pourrait donner lieu a des conséquences juridiques sérieuses, comme une condamnation pour outrage au tribunal », a déclaré le juge Guy Cournoyer mardi matin à un nouveau groupe de 400 candidats jurés.
Lundi, sur 283 demandes d'exemptions, 177 personnes ont juré qu'ils n'étaient pas bilingues, une condition essentielle pour être sélectionné sur le jury. Car le procès de l’homme de 32 ans, accusé d’avoir assassiné l’étudiant Chinois Jun Lin, le 25 mai 2012, se déroulera dans les deux langues.
Il est aussi accusé d'outrage à un cadavre, de production et distribution de matériel obscène, d'utilisation illégale des services postaux et de harcèlement envers le premier ministre Stephen Harper et des membres du Parlement.
« Je baragouine l'anglais, je sais dire yes, no, toaster », avait affirmé un candidat.
Mais la majorité n'avait pas donné de détails, se limitant à dire « je ne suis pas bilingue » afin d'être exempté.
Nouveau processus
Les parties ont également décidé de changer le processus d'exemption, qui doit s’étaler sur toute la semaine avec un total de 1600 candidats.
Contrairement à lundi, toutes les demandes d’exemption pour absence de bilinguisme ont été traitées dans la grande salle du palais de justice. Environ 200 personnes ont ainsi été exemptées.
Sur 400 candidats mardi, environ 95 personnes reviendront la semaine prochaine pour la suite du processus de sélection.
Motifs divers
Le juge a ensuite commencé à entendre les demandes d’exemptions pour d’autres motifs. Comme la veille, certains étaient saugrenus, mais d’autres étaient dramatiques. « J’ai du mal à croire en la légitimité du système politique et judiciaire », a dit un candidat.
Un autre a comparé la cause de Magnotta à celle de l’ex-cardiologue Guy Turcotte. « Ça me met en maudit », a dit ce candidat.
D’autres potentiels jurés se sont mis à pleurer en plaidant qu’ils n’étaient pas impartiaux, ou encore qu’ils n’avaient tout simplement pas le temps de siéger.
La preuve, qui sera présentée par Me Louis Bouthillier de la Couronne à partir du 22 septembre, risquerait de choquer certaines personnes, a mentionné le juge.
Les avocats Luc Leclair et Marie-France Plante représentent Magnotta.