Révolution à l’École du Barreau !
![Main image](https://gvm.nyc3.digitaloceanspaces.com/store/uploads/public/di/article/21054__etudiante300.jpg)
Julien Vailles
2017-08-31 15:00:00
![Cet automne, les nouveaux étudiants de l’École du Barreau ne vont en cours que la moitié du temps, alors que leurs autres séances sont en ligne](https://gvm.nyc3.digitaloceanspaces.com/store/uploads/public/di/article/21054__etudiante.jpg)
Pour rappel, les cours préparatoires, optionnels pour les étudiants, se veulent une mise à niveau en quatre mois de tous les sujets de droit étudiés à l’École du Barreau. Ils ne sont offerts que durant les sessions d’automne.
Cette année, les étudiants n’auront pas à se déplacer à l’École pour les cours de responsabilité civile, de droit du travail et de l’emploi, de santé et de sécurité du travail, de droit de la faillite, de priorités et hypothèques, de preuve civile, de droit de la famille et de procédure civile.
Ce n’est qu’un début. Dans quelques années, on doit s’attendre à ce qu’il n’y ait plus aucun cours théorique dispensé en personne aux cours préparatoires.
Accent sur les aptitudes
![Me Étienne Dubreuil, porte-parole de l’École du Barreau](https://gvm.nyc3.digitaloceanspaces.com/store/uploads/public/di/article/21054__Etienne_Dubreuil.jpg)
Pour cette raison, la direction a décidé de miser davantage sur les habiletés des juristes, plutôt que sur les connaissances théoriques. « Parfois, même si une solution juridique claire existe, elle n’est pas toujours la meilleure, dit Me Dubreuil. Par exemple, si le droit donne clairement raison à un client relativement à un litige de clôture mitoyenne, mais que le voisin concerné vient de divorcer et est au bord de la faillite, la voie judiciaire n’est peut-être pas la solution! C’est ce que l’on tente à présent de mettre en relief », explique Me Dubreuil.
« Quant aux connaissances, l’étudiant en est responsable, déclare Me Dubreuil. C’est donc à lui de vérifier, conjointement avec sa Faculté de droit, quels cours il doit suivre pour arriver préparé à l’École du Barreau. »
Par exemple, à la Faculté de droit de l’Université de Montréal, les cours de sûretés, de rapports collectifs de travail et de vente et louage en droit civil, pourtant des sujets susceptibles de se retrouver à l’examen du Barreau, ne sont pas obligatoires. Au Département des sciences juridiques de l’UQÀM, les deuxièmes cours de droit des affaires, de droit de la famille et de droit pénal, bien qu’offerts, sont optionnels.
Dans ces circonstances, il y aura donc toujours des possibilités de mise à niveau pour les étudiants n’ayant pas suivi ces cours. Seulement, ces mises à niveau seront évaluées au cas par cas par l’étudiant lui-même.
« Supposons un cours préparatoire en droit de la famille, illustre Me Dubreuil. Si seulement dix étudiants sur 25 n’ont jamais suivi de cours dans ce domaine au baccalauréat, ils retarderont les quinze autres avec des questions et des incompréhensions de la matière déjà assimilée par le reste de la classe ».
L’approche préconisée, donc, veut mettre à la disposition des étudiants toutes les capsules en ligne, leur laissant le soin de choisir celles concernant des domaines dans lesquels ils ont des lacunes.
Impacts sur la formation professionnelle
Par ailleurs, il est certain que ce virage fera aussi sentir ses effets sur la formation professionnelle, qui regroupe les quatre mois de cours obligatoires, assure Me Dubreuil. À ce stade cependant, la manière de procéder demeure encore incertaine.
Quoi qu’il en soit, le porte-parole de l’École se dit emballé par ces changements, même si ceux-ci arrivent plus lentement que souhaités. Il dit voir là une adaptation nécessaire du Barreau à la pratique, notamment en regard des nouvelles technologies de l’information et du nouveau Code de procédure civile, qui préconise les modes alternatifs de résolution des conflits.
Anonyme
il y a 7 ansBientôt la formule Teluq, avec des correcteurs engagés dans les rangs des étudiants au grades supérieurs?
JJ
il y a 7 ansÇa fait plus de trente ans que j'ai complété ma formation du barreau et ça autant de temps que le Barreau gosse sur son approche pour toujours revenir à la case un.
Si les facultés offrent des programmes variables, il n'appartient pas au Barreau de s'adapter.Mais il appartient au Barreau de s'assurer que les étudiants possèdent une formation théorique adéquate. La formation théorique et pratique que j'ai suivie dans les années 80 a bien assurée nos compétences pour une pratique sérieuse et et compétente.Je la referait!!!
Arrêtez donc de gosser sans cesse avec la formation.
Anonyme
il y a 7 ansC'etait dans les 10 dernieres annees mais l'ecole du Barreau ce n'etait que la revision des cours de base du Bac. Je me suis emmerdee pendant 6 mois pour ce qui n'aurait du prendre qu'une ou deux semaines de revision (le plus epais des livres se lit en deux jours max et ce en prenant des notes). Avec le web, au moins les gens pourront prendre ce qu'ils ont besoin...ces gens sont tous des adultes supposement capables de discernement apres tout.
Anonyme
il y a 7 ansJe ne pense pas qu'il appartient au Barreau de revoir la formation de base. Ils n'ont assurément pas les formateurs qu'il faut pour s'assurer de ce mandat. On ne peut en quelques heures revoir des formations reçues pendant trois ans qui ont été dispensées par des professeurs de carrière.
La responsabilité de la formation de base revient aux universités. Si le Barreau veut s'assurer que le public est protégé, il n'a qu'à intervenir auprès des universités et s'assurer que les cursus sont conformes à ses attentes. La responsabilité du Barreau est de s'assurer que le futur avocat est outillé pour bien représenter un client. Qu'il sait interagir avec un client, négocier, utiliser ses connaissances de façon appropriée et déontologique. C'est sur ces derniers aspects que le Barreau devrait intervenir, pas dans la formation de base. Après 30 ans, ils n'ont toujours pas compris et ils se cherchent encore.
Me Halidi
il y a 7 ansEncore une autre réforme? J'espère que l'école gâchera moins la vie des étudiants. Quoiqu'il soit ici question que des cours préparatoires (donc pour ceux pas prêts pour la profession pour toute sorte de motifs), pas de la vraie "formation" professionnelle. Comme dit plus haut, celle-ci devrait se limiter à ce qu'on ne voit pas à l'université : déontologie, théorie d'une cause, actes de procédure, ... Facilement transportable en cours à distance en quelques mois.