L’avocate qui a su innover!
Diane Poupeau
2019-01-30 15:00:00
« Pendant la première année de baccalauréat, je me suis pas mal ennuyée. Dès que j'ai pu, j'ai suivi tous les cours qui avaient un lien avec l'art : propriété intellectuelle, droits d'auteurs…».
Parallèlement à ses études, Aicha Tohry écrit. Elle collabore à IPlogue, le blogue de l'Université de York à Toronto consacré à la propriété intellectuelle. Elle contribue aussi au site de Law on the runway, un cabinet de San Francisco spécialisé dans l'industrie créative.
En septembre 2017, elle se lance et fonde Arty Law. Le cabinet couvre quatre secteurs d'activité : la mode, l'art, le divertissement et la technologie.
Sa clientèle est donc très variée, allant du producteur de musique, au designer de mode, en passant par des agences de marketing, des graphistes ou des photographes.
Un créneau à prendre
La course aux stages? Très peu pour elle.
Elle finit sa scolarité au sein du service juridique de Technology evaluation center, une société qui aide les entreprises à trouver la solution logicielle la mieux adaptée à leurs besoins. À l'issue de son stage, l'entreprise lui offre un poste, mais Aicha Tohry pense à lancer sa propre pratique.
Elle est d'ailleurs convaincue qu'il y a un créneau à prendre à Montréal.
« J'avais l'impression qu'il y avait un manque sur le marché, que peu d'avocats s'adressaient aux entrepreneurs créatifs ».
Le travail en solo ne fait pas peur à cette avocate qui a « compris très tôt que la vie en cabinet n'était pas faite pour elle ».
Une pratique pas si différente
Si sa clientèle est aujourd’hui variée, sa pratique ne s'éloigne pas tant que ça de celle des avocats exerçant dans des domaines plus traditionnels.
« Ce n'est pas très différent que de faire du droit des contrats. La seule différence c'est qu'il y a des aspects spécifiques à ces industries ».
Au quotidien, l'activité de Me Torhy se partage entre le droit d'auteur, la propriété intellectuelle, les licences et les dépôts de marques.
Elle accorde une importance particulière à la rédaction des documents juridiques.
« J'essaie de m'éloigner du langage juridique que mes clients et leurs interlocuteurs ne comprennent pas ».
Une image soignée
Parce qu'elle s'adresse à une clientèle créative, Aicha Tohry a accordé une importance particulière à l'image de marque de son cabinet.
« Je savais que je devais utiliser mon image, que je devais me démarquer visuellement. J'ai d'ailleurs passé beaucoup de temps à y penser. C'est un aspect de mon activité qui me plaît beaucoup », nous a-t-elle confié.
Le site internet est donc savamment étudié, le design est minimaliste et l'avocate n'hésite pas à se mettre en scène, notamment sur les réseaux sociaux. Elle compte ainsi plus de 600 abonnés sur Instagram.
« C'est important pour les clients, les services juridiques sont ainsi moins intimidants », précise Maître Tohry.
Outre son image de marque, l'avocate n'hésite pas à aller à la rencontre de ses futurs clients en animant des conférences et des formations, notamment dans des espaces de travail partagés.
Et ça fonctionne! L'activité du cabinet est soutenue et Me Tohry réfléchit déjà à l'avenir.
Toutefois, celle qui ne se voyait pas évoluer dans un cabinet ne veut pas reproduire un modèle auquel elle ne voulait pas contribuer en embauchant des avocats... Elle pense donc à inventer un modèle de cabinet alternatif.
Nul doute que sa créativité l'y aidera !
Me Redoute
il y a 5 ansCréer le premier cabinet spécialisé dans le conseil aux professions artistiques.
Il n'y a pas de profession artistique. Un artiste n'est pas membre d'un ordre professionnel.
Trudel
il y a 5 ansle premier cabinet spécialisé dans le conseil aux professions artistiques?? Pas vraiment non!
DSG
il y a 5 ansYou know why nobody ever did this before? Because there's no money in it. Those people you see playing musical instruments for spare change in the subways don't have money for lawyers. BTW, the term "struggling artist" is the new politically correct term for bum.
Legal Counsel
il y a 5 ansI agree with both of my colleague's comments above. But, quite frankly, I'd rather read pieces like this from time to time than an endless stream of "articles" about some millenial's experience during the Course aux stages (and I say this as a card-carrying millenial).
Anonyme
il y a 5 ansJe lui souhaite bonne chance.
Toutefois, elle n'est vraiment pas la première.