Entrevues

Présidente du JBM et fière de l’être!

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Céline Gobert

2019-06-03 15:00:00

À 30 ans, l’avocate représente la diversité et exerce à l’Aide juridique. Des atouts qui vont influencer son leadership…
Me Sabine Uwitonze élue par acclamation à titre de présidente du JBM pour le mandat 2019-2020. Crédit photo : Émilie Pelletier Photographe.
Me Sabine Uwitonze élue par acclamation à titre de présidente du JBM pour le mandat 2019-2020. Crédit photo : Émilie Pelletier Photographe.
Me Sabine Uwitonze de l’Aide juridique de Montréal a été élue par acclamation à titre de présidente pour le mandat 2019-2020.

Sa nomination a été dévoilée lors de l’Assemblée générale annuelle du JBM qui s’est tenue le 30 mai dernier.

Elle succède ainsi à Me Jonathan Pierre-Étienne, de Grondin Savarese Legal, qui agira à titre de président sortant.

Lors de son discours, Me Uwitonze a d’ailleurs salué son confrère. « Jo, tu es une réelle source d'inspiration. Lors de cette dernière année, j'ai eu la chance d'agir comme bras droit à un homme ambitieux, intelligent et rassembleur. Tu approches chaque projet avec une énergie positive à toute épreuve.»

L’avocate en a également profité pour dévoiler le nouveau logo du JBM, avant d’évoquer le « vent de renouveau » qui souffle actuellement sur le Jeune Barreau, notamment au sein du conseil d’administration.

Droit-inc s’est entretenu avec elle.

Droit-inc : Êtes-vous contente d’obtenir ce poste?

Me Sabine Uwitonze : Oui, je suis très contente car cela faisait plusieurs années que je travaillais dans ce but-là. Je désirais pousser mes implications jusqu’au bout.

C’est une fierté, je suis chanceuse de pouvoir représenter les membres. Je ne viens pas de Montréal, mais de l’Outaouais, et c’est une grande famille que j’ai découvert ici au Jeune Barreau.

Dans votre discours de remerciement, vous avez parlé de Me Pierre-Étienne comme d’une source d’inspiration. Allez-vous poursuivre ce qu’il a entamé ou au contraire tenter d’autres approches, de nouvelles choses?

Il va y avoir beaucoup de continuité, notamment sur les dossiers de santé mentale. Le travail qu’on va faire avec la Table de concertation, c’est une idée de Jonathan. Je vais continuer ce projet-là. En général, toute sa vision du travail d’équipe va influencer mes prises de décision.

Qu'est-ce qui vous a décidé à briguer la présidence du JBM au départ?

Au fil de mon évolution au JBM, j’ai eu l’impression que je connaissais bien les enjeux, que je comprenais bien la fougue, l’énergie, le dévouement des bénévoles. Je sentais que j’avais vraiment la capacité de porter ces projets-là, ces revendications.

J’avais en tête d’aller plus loin, je veux qu’on soit tous fiers d’être avocats, et pour cela, ça passe par des prises de position politiques, ça implique de s’imposer lors des discussions, ou encore de pousser nos projets probono.

Pourquoi pensez-vous que l’image de l’avocat se soit détériorée au fil des années?

C’est une image qui perdure depuis plusieurs années. Dans les films, les jokes d’avocats, etc., on a une réputation de ne pas être altruistes, ou disponibles disons. Il y a une connotation négative. Alors qu’en réalité l’avocat est un partenaire d’affaires, une force positive, à la recherche de solutions, qui sait faire preuve d’empathie. Des initiatives comme les Cliniques juridiques téléphoniques ou le salon Visez droit, ça aide à démontrer à la population que l’avocat participe autant à la société que les autres professions.

Vous êtes une femme, représentant la diversité, qui exerce à l’Aide juridique. J’imagine que ça va influencer d’une certaine façon votre leadership?

C’est sûr que oui, de la même manière que ça influence absolument tout ce que je fais, car il n’y a pas une minute où je cesse d’être une femme qui représente la diversité et qui travaille à l’Aide juridique. J’espère démontrer que l’image que l’on peut se faire de l’avocat a changé, qu’on peut être au parapublic et faire partie de la communauté juridique et avoir des idées de grandeur par exemple.

Comment cela peut-il vous servir dans la relation avec vos membres?

Mon background diversifié me permet également d’avoir une vision différente de la profession, tout en restant très proche des réalités que tous les avocats vivent. J’ai travaillé au privé, au public, à mon compte, et j’aimerais qu’il ne soit plus pris pour acquis qu’il n’y a qu’une seule façon de pratiquer. J’espère que ça démontre de mon ouverture, de ma capacité d’écoute, et de mon aptitude comme leader à prendre des décisions dans l’intérêt des membres sur plusieurs enjeux.

Vous dites ça parce qu’il est encore difficile pour les jeunes avocats d’envisager une carrière autre que dans les grands cabinets?

On travaille avec les universités par exemple pour montrer qu’il n’y a pas que la Course aux stages. On peut travailler en moyen cabinet, en solo, en entreprise, et il y a aussi du bon, ça vaut la peine d’explorer et de trouver sa niche. D’ailleurs, cela va de pair avec la santé mentale. Si l’on est bien dans sa pratique, on va davantage s’écouter. Alors qu’à l’inverse, on va prendre des décisions moins santé par exemple et ouvrir la porte à des problèmes de santé mentale.

Il faut briser l’isolement, se demander : est-ce que je suis à la bonne place? Est-ce mon milieu de travail me ressemble? Et même si l’on est bien dans sa pratique, on peut vouloir aller voir ailleurs pour apprendre encore plus et rendre sa pratique encore mieux, et plus diversifiée.

Quels sont les grands enjeux des membres présentement?

Il va beaucoup être question de la santé mentale. On a un momentum où tous les acteurs veulent se pencher sur la question. Ce n’est pas un dossier facile car nous n’aurons pas de réponses directes - nous ne sommes pas des experts - et aussi parce que cette réponse n’est pas simple.

On va tenter de comprendre les particularités de l’avocat de Montréal, de Québec, de région, et mettre sur pied des programmes d’aide pour aider les membres à prévenir certaines situations, ou encore à alléger des difficultés et à leur permettre de revenir dans leur cercle de la façon la plus saine possible.

L’autre point va être la question de la collaboration avec les autres organismes et les autres professionnels. Je vais travailler fort pour construire des ponts solides en ce sens.

Quels défis cela implique-t-il de se retrouver à un tel poste?

Des défis en matière de gestion du temps! J’ai eu la chance de m’y préparer quand j’étais à la vice-présidence l’an passé. C’est un défi que de concilier mon travail, le JBM et ma vie personnelle. C’est possible grâce à la direction générale qui nous aide énormément à gérer notre temps. Stéphanie Beaulieu comprend très bien ma réalité et mon horaire. Aussi, on a nos calendriers à l’avance alors c’est plus facile de prévoir des plages horaires pour le JBM, d’autres pour le travail, etc.

Si vous aviez une chose à dire aux jeunes avocats en ce début de mandat, ce serait quoi?

Impliquez-vous. Venez nous voir, voir ce qu’on fait. Ouvrez-vous aux autres pratiques, aux autres réalités. Et donnez de votre temps. Nous les avocats nous sommes des acteurs de changement et c’est le temps de redonner à la société.
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