Un avocat poursuivi pour 191 000 $
Mathieu Galarneau
2019-08-07 10:15:00
En 2013, une femme d’affaires, Diane Fortin, prête 41 500 $ assortis d’une garantie hypothécaire sur une résidence située à Saint-Hyacinthe à un individu du nom d’Yves Desjardins et de la Fiducie Famille Yves Desjardins.
Alléguant être incapable de se faire rembourser pendant deux ans, Mme Fortin fait appel aux services de son avocat des 20 dernières années, Me Galetta, pour intenter les recours adéquats pour récupérer la maison.
Dans un courriel transmis à Droit-inc, Yves Desjardins mentionne que sa fiducie a contesté vigoureusement la réclamation et que lui-même a nié ne pas avoir payé le montant réclamé.
Sauf que Me Galetta a mis beaucoup trop de temps à s’activer, selon ce qui est écrit dans la demande introductive d’instance. Il a attendu mai 2018 pour déposer l’inscription au mérite de la cause, soit hors du délai de trois ans.
Six mois plus tard, à l’insu de sa cliente, il a demandé à être relevé du défaut d’avoir produit l’inscription au mérite hors délai, ce qui a aussi été refusé.
Mme Fortin n’a, au final, jamais obtenu un sou de son prêt initial. Elle allègue se retrouver dans cette situation à cause du manque de diligence de son avocat.
Comme elle estime qu’elle aurait pu faire 191 000 $ en profit sur la vente de la résidence, elle réclame cette somme à son ex-avocat et au Fonds d’assurance responsabilité professionnelle du Barreau du Québec, ou subsidiairement la somme de 103 036,59 $, soit le montant auquel était rendu le prêt de 41 500 $ après intérêts et frais.
Me Marc Galetta n’a pas rappelé Droit-inc.
Diane Fortin est représentée par le cabinet Leinhos Lalonde, composé de Mes James Leinhos et Félix Lalonde.
Manque de compétence, de diligence et de probité
Ce n’est pas la première fois que Me Marc Galletta se retrouve devant la justice. En 2016, la juge Diane Quenneville avait indiqué qu’il avait « fait preuve d’aveuglement volontaire » qu’il avait « manqué à son devoir de compétence, de diligence et de probité » en acceptant de placer une somme de 5000 $ en fidéicommis d’un de ses clients, Normand Francoeur.
Ce dernier a convaincu la belle-soeur d’un ami, Lyne Carle, de lui donner la somme. Selon la juge Quenneville, Francoeur tentait de faire disparaître les traces de la transaction en passant par le compte en fidéicommis de Me Galletta, qui « a été imprudent en agissant uniquement sur les représentations de Francoeur. Il a ainsi aidé Francoeur à s’emparer illégalement de cette somme de 5000 $ ».
Elle l’avait alors condamné à rembourser Lyne Carle à la hauteur de 5000 $ plus intérêts.