Une avocate poursuivie pour 131 000 $ par une cliente
Mathieu Galarneau
2019-09-23 11:15:00
Avec l’aide de son nouvel avocat, Me George Peizler, elle leur réclame 131 428,81 $.
Rejointe par Droit-inc, Me Grégoire a refusé de nous parler, arguant qu’elle devait avant toute chose entrer en contact avec le fonds d’assurance responsabilité du Barreau.
Une entrepreneure flouée
En février 2014, Patricia Libling décide de vendre sa compagnie de pâtisseries sans gluten PatsyPie à La Danoiserie. Il est convenu entre les deux parties que Mme Libling prendrait un rôle au sein de La Danoiserie. Elle signe un contrat de travail d’un an pour 90 000 $.
D’autre part, l’intégration de PastyPie à La Danoiserie rend l’embauche d’une employée, Valmie Gibson, de la pâtisserie sans gluten inutile. Mme Libling est désignée responsable de s’occuper du dossier, qui se retrouve en médiation.
Or, le président de La Danoiserie, Jesper Jonsson, est fâché que le nom de sa compagnie soit mentionnée comme employeur de Mme Gibson dans l’entente négociée. Après la proposition d’une entente révisée, il accepte tout de même que La Danoiserie apparaisse dans le dossier.
Dans sa poursuite, Mme Libling explique que les relations avec M. Jonsson se sont détériorées dès ce moment, menant à sa suspension dès juillet 2014 et son renvoi le 24 août.
Jugeant son renvoi sans motif valable, Mme Libling consulte Me Grégoire en septembre et décide avec elle d’aller de l’avant avec une poursuite de près de 122 000 $ en salaire, vacances et en dommages exemplaires. Me Grégoire propose même l’ajout de demandes de royautés pour PatsyPie et 50 000 $ pour procédures abusives alléguées contre Jesper Jonsson.
Un dossier qui traîne et qui traîne
Cette poursuite est déposée le 6 mai 2015. Ensuite, plus rien allègue la poursuite.
Mme Libling allègue, courriels à l’appui, qu’elle n’a pas eu de suivi de son dossier pendant plus d’un an par son avocate. Elle tente par la suite d’entrer en contact avec Me Grégoire mais chaque fois, l’avocate ne rappelle pas aux rendez-vous téléphoniques convenus avec sa cliente.
Le 30 août 2017, Me Grégoire informe sa cliente que son dossier est prêt et que le délai est « inhabituellement long ». Or, Mme Libling apprendra en septembre 2017 que son dossier n’était pas prêt puisque des documents requis n’avaient jamais été déposés en Cour supérieure par son avocate. Me Grégoire se défendra en disant qu’il s’agit d’une erreur secrétariale.
Après cette rencontre, les mêmes problèmes de communications réapparaissent pour Mme Libling avec son avocate.
Puis, coup de théâtre, La Danoiserie fait faillite et se place à l’abri de ses créanciers le 13 décembre 2018. Écoeurée de la lenteur des procédures avec Me Grégoire, Mme Libling décide de rompre ses liens avec elle en février 2019.
Au final, Mme Libling demande à Me Grégoire de rembourser ses frais juridiques de 52 457,68 $, de payer son salaire perdu plus intérêts soit 71 471,13 $ et une somme de 7500 $ pour l’anxiété que toute la démarche juridique lui a causé.