PLQ Inc : une poursuite de 9,2 millions de dollars
Radio -Canada
2019-11-20 12:00:00
Les deux hauts gradés de la Sûreté du Québec (SQ) étaient à la tête du « projet A », qui a mené à l'arrestation du député de Chomedey, Guy Ouellette, en octobre 2017. L'opération visait à faire la lumière sur la fuite de documents confidentiels de l'enquête Mâchurer qui, elle, porte sur l'ex-premier ministre Jean Charest et l'ancien collecteur de fonds Marc Bibeau.
Me Charest est depuis 2013 associé chez McCarthy Tétrault.
Dans la poursuite, leurs avocats Me Guy Bertrand et Me Dominique Bertrand précisent que leurs clients ont fait l'objet de 258 articles, émissions, reportages, chroniques, commentaires entre le 1er mars et le 23 septembre. Notamment à la suite de documents publiés dans les médias de Québecor qui révélaient que Caroline Grenier-Lafontaine avait été assignée à des tâches administratives à la suite d'allégations « d'interception illégale de communications privées » et qu'elle aurait dirigé le « Projet A de façon à orienter faussement l'enquête (...). »
Puis, ils reprochent à Québecor Média d'avoir récidivé avec la publication du livre PLQ inc. : comment la police s'est butée au parti de Jean Charest le 29 octobre dernier. Le livre reprend les mêmes faussetés que celles qui avaient été propagées pendant plusieurs mois, peut-on lire dans la poursuite.
« Ces nouvelles ou propos diffamatoires ont été mutuellement répétés à satiété et de manière de plus en plus affirmative et dommageable, notamment par leurs journalistes, chroniqueurs, animateurs et invités, en y ajoutant à l'occasion l'insulte, l'injure, la calomnie, le rire et le sarcasme », peut-on lire dans la requête.
Les deux policiers s'adressent donc également à la Cour supérieure pour obtenir le rappel de tous les exemplaires encore invendus du livre, qu'ils soient en magasin ou chez un distributeur. Ils demandent aussi que cesse l'impression de toute nouvelle édition ou à tout le moins que les extraits qui les concernent en soient retirés.
André Boulanger et Caroline Grenier-Lafontaine sont aujourd'hui en arrêt de travail. En septembre, une mise en demeure pour diffamation avait été déposée contre Québecor Média et Cogeco Média. Un montant de 8 millions de dollars était alors réclamé, mais il a été revu à la hausse dans la poursuite en raison de la publication du livre.