Une saga qui a failli coûter la vie à un notaire
Mathieu Galarneau
2019-11-21 13:15:00
Après une enquête du Syndic et du module des crimes économiques de la Sûreté du Québec, Samuel Blais sort totalement blanchi de cette histoire. Aucun manquement n’a été constaté dans le travail du notaire. Toutefois, le mal était fait.
Retour sur les événements
Avril 2015, Réal Thivierge décide de vendre sa pourvoirie à Maxime De Varennes pour 900 000 $. M. Thivierge estime avoir été floué après n’avoir reçu que 175 000 $ et, en juin 2016, les journalistes de J.E dressent un portrait de la situation.
Ils tentent d’interroger Me Blais, mais celui-ci refuse de parler, étant lié au secret professionnel.
Or, le notaire Blais dit aujourd’hui que l’acheteur respectait alors les conditions de paiement du contrat. C’est ensuite que Maxime De Varennes cessera de payer pour son bien.
Réal Thivierge et son fils tiennent Samuel Blais en partie responsable de leurs déboires avec Maxime De Varennes. En plus de la plainte au syndic, au Service des crimes économiques de la SQ, Réal Thivierge mettra également en demeure le notaire, sans succès.
Vie détruite
Les conséquences seront grandes pour le notaire, qui a cessé sa pratique à cause des événements. En conférence de presse, mardi, il confie avoir été jugé et harcelé tant sur les réseaux sociaux que dans des lieux publics à Dolbeau-Mistassini.
« Ces attaques constantes et répétées auront eu pour effet de détruire ma vie en plus de détruire ma carrière et ma réputation », a confié Samuel Blais.
C’est en 2018 que le notaire a connu ses pires moments. De nouveaux reportages font écho de l’affaire, un film sur le conflit est produit et les tensions avec son ancien bureau sont exacerbées.
« J’avais atteint ma limite et, ne pouvant plus vivre ainsi, j’étais décidé à tout détruire et à m’enlever la vie. La raison pour laquelle je suis encore ici aujourd’hui est que j’ai eu l’intelligence de voir que je n’allais pas bien et je me suis rendu à l’hôpital plutôt que de passer à l’acte. »
Représentant un danger pour lui-même et les autres, il a été admis en psychiatrie pendant une semaine. « Voir le visage de mes enfants qui me regardent par la fenêtre en psychiatrie est une image qui va me hanter jusqu’à la fin de mes jours. »
Une étape de sa vie qu’il ne souhaite pas passer sous silence.
« Je n’ai pas honte de ce qui s’est passé. Au contraire, j’ai fait la bonne chose. Il est important de parler de santé mentale. »
Aujourd’hui, bien qu’il soit toujours membre en règle de la Chambre des notaires, Samuel Blais se sent toujours incapable de revenir à la pratique, et ignore s’il en sera un jour capable.
Toutefois, il estime être en mesure de « tourner la page ». « Je passe à autre chose », conclut-il.
Visionnez la conférence de presse de Samuel Blais ici: