Rozon et Juste pour rire poursuivis pour 732 000$
Mathieu Galarneau
2020-02-03 14:15:00
André Gloutnay, reconnu comme le « fantôme de l’humour » dans une biographie dédiée à Juste pour rire, poursuit maintenant son ex-employeur et le fondateur de Juste pour rire solidairement pour la somme de 732 000 $, dans une demande déposée lundi au palais de justice de Montréal.
M. Gloutnay a fait appel aux services de Mes Bruno-Pierre Allard et de Maude Joyal-Legault du cabinet Chabot médiateurs et avocats pour l’accompagner dans ses démarches.
Au début février 2019, JPR rencontre M. Gloutnay pour lui annoncer que son emploi « ne cadrait plus dans l’organisation actuelle ». L’entreprise lui offre alors un an de salaire, ainsi que de payer pour les services d’une firme de placement et transition de carrière.
Sauf qu’en 2004, M. Gloutnay avait signé avec JPR et Gilbert Rozon un contrat de travail stipulant qu’« à travers les entreprises Juste pour rire, il lui fournira un emploi permanent à vie », une convention d’emploi que la nouvelle direction de JPR, Bell et Evenko, refuse aujourd’hui de reconnaître.
« C'est très rare comme clause d'un contrat, même si je pratique régulièrement en droit du travail, c'est la première fois que je vois ça », convient Me Allard en entrevue avec Droit-inc.
« Mon client avait déjà constitué une archive de capsules humoristiques internationales avant même d'être embauché par Juste pour rire. Mon client a cédé ses droits sur ce matériel et en contrepartie, M. Rozon a signé un engagement de contrat permanent à vie. »
Le congédiement a eu un « effet traumatisant » sur l’archiviste, qui « a souffert de troubles dépressifs importants l’amenant même à effectuer une tentative de suicide », selon la demande introductive d’instance.
M. Gloutnay, 54 ans, demande donc à JPR et Gilbert Rozon de lui payer 11 ans de salaire, soit le nombre d’années restant avant son départ à la retraite, de même que 22 000 $ en perte d’assurances, ainsi que 50 000 $ en dommages moraux, pour un total de 732 000 $.
Au cours de sa carrière, le « fantôme de l’humour » a constitué une archive de plus de 900 000 heures d’enregistrement, de 8 000 livres et de 5 000 CDs et DVDs d’humour international.
« C’est une affaire judiciaire, nous n’avons donc pas de commentaire », a indiqué par courriel le directeur principal, Communications d'entreprise et gestion de marque chez Juste pour rire, Douglas Chow.