Décès d’un ancien juge de la Cour supérieure
Didier Bert
2023-04-12 10:15:00
À l’issue de sa carrière d’avocat, André Deslonchamps est nommé juge de la Cour du Québec en 1974. Cinq ans plus tard, il est nommé juge de la Cour supérieure.
En 1996, André Deslongchamps est nommé juge en chef adjoint de la Cour supérieure du Québec.
« André était une personne fiable », honore Robert Pidgeon, ancien juge de la Cour d’appel et ancien juge en chef associé de la Cour supérieure, et désormais avocat-conseil chez Cain Lamarre à Québec.
« Si le juge Deslongchamps me disait que, pour aider, il allait m’envoyer un juge à Québec à telle semaine, je pouvais être certain que le juge serait là à cette semaine. »
La réforme
André Deslongchamps a contribué à la réforme sur la gestion des instances.
« Un des grands principes de la réforme du code de procédure civile, qui a permis que les juges s’immiscent plus dans les dossiers et que les choses soient rendues plus simples, relève Robert Pidgeon. Il a initié ça à Montréal et il l’a bien fait. »
Une fois retraité de sa carrière de juge, André Deslongchamps devient avocat-conseil pour le cabinet Borden Ladner Gervais (BLG) en 2006. C’est l’histoire d’une grande amitié qui explique ce choix, celle qu’avaient nouée André Deslongchamps et Lawrence Poitras, ancien juge en chef de la Cour supérieure.
À sa retraite de la Cour supérieure en 1996, Lawrence Poitras avait rejoint BLG comme avocat-conseil. « Quand André Deslongchamps a pris sa retraite dix ans plus tard, il était naturel que les deux amis se retrouvent sous le même toit », illustre André Dufour, associé directeur régional de BLG à Montréal.
Un mentor
Comme avocat-conseil, André Deslongchamps s’employait surtout en arbitrage et en médiation. Mais en plus de ces deux mandats, « il a joué un rôle très important comme formateur et mentor auprès des jeunes avocats du cabinet », salue André Dufour. « Ses contributions étaient très appréciées des jeunes avocats, qui le consultaient régulièrement pour discuter de stratégie dans les procès. »
« André Deslongchamps a laissé sa marque chez nous, poursuit André Dufour. C’était un homme d’une très grande courtoisie, qui incarnait parfaitement les valeurs de collégialité et d’esprit d’équipe. »
Robert Pidgeon se souvient avant tout d’André Deslongchamps comme une personne « profondément humaine » et un « homme dévoué à l’institution judiciaire ».
« La dernière fois que j'ai vu André, c'était à l'assemblée annuelle de la Cour supérieure où on m’avait rendu hommage. Malgré sa difficulté à marcher, il s'était déplacé à Québec pour participer au souper. Cela m'avait fait chaud au cœur », salue Robert Pidgeon.
André Deslongchamps laisse dans le deuil ses deux enfants, ses quatre petits-enfants et ses six arrière-petits-enfants.
pigeon dissident
il y a un anC'était un grand juriste et très humain dans son approche des dossiers.