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Trois heures de retard à l’examen du Barreau!

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Marie-ève Buisson

2023-05-05 15:00:00

De nombreux étudiants ont vécu une situation de stress en passant leur examen du Barreau mercredi dernier. Une étudiante témoigne…
Janie Forest
Janie Forest
Le 3 mai dernier a eu lieu l’examen du Barreau au Plaza Centre-Ville pour plusieurs étudiants. Pour l’occasion, certains se sont réveillés vers 5 heures du matin pour réviser leurs notes et se préparer pour l’évaluation qui était prévue à 9 heures.

En arrivant dans la salle d'évaluation, plusieurs ont constaté que l’éclairage de la pièce était problématique, puisque les questions de l’examen étaient à peine visibles sur le document.

« On se trouvait dans une salle de conférence au sous-sol. L’éclairage était complètement inadéquat, puisqu’il faisait beaucoup trop sombre. Nos calculatrices solaires ne fonctionnaient pas, puisqu’elles ne pouvaient pas se recharger avec la lumière de la pièce », explique Janie Forest, une étudiante à l’École du Barreau.

Les surveillants ont donc sorti les élèves afin de trouver une solution pour améliorer la luminosité de la salle.

« Nous avons en tout patienté trois heures à l’extérieur de la classe. Nous n’avions pas le droit à nos cellulaires, ni le droit de quitter le sous-sol, puisque les surveillants ne voulaient pas que nous révisions pour notre examen », ajoute l’étudiante.

Ce temps d’attente a été amplement suffisant pour mettre dans un état de stress élevé les étudiants qui patientaient pour passer leur examen.

« Pendant ce temps, nos places de stationnement expiraient, nos familles s’inquiétaient, certains avaient peur de ne pas pouvoir aller chercher leur enfant à la garderie, d’autres avaient peur de manquer leur vol d’avion en après-midi... C’était vraiment stressant pour tout le monde », dit-elle.

Selon Janie Forest, « plusieurs élèves ont fait des attaques de panique et ont pleuré. D’autres avaient faim puisqu’ils n’avaient évidemment pas apporté de dîner. L’organisation du Barreau nous a tout de même apporté du café et des croissants. Mais il n’y a rien de nutritif là-dedans ! Il aurait fallu nous apporter des barres protéinées ou même des sandwichs. Au lieu de ça, on devait fonctionner sur de la caféine et du sucre », se décourage-t-elle.

Après avoir installé des éclairages de scène dans la pièce, les étudiants pouvaient enfin commencer leur examen du Barreau.

« L’examen a commencé à 12h et devait finir à 16h30. Tout le monde a commencé l’examen dans un état de stress, de fatigue et d’épuisement. Personnellement, j’ai quitté à 15h30 parce que je n’arrivais plus à lire les mots sur les feuilles et je n’arrivais plus à réfléchir. Ça ne me servait à rien de continuer donc j’ai complété l’examen comme je l’ai pu et j’ai quitté », confie-t-elle.

Guy-François Lamy. Source: LinkedIn
Guy-François Lamy. Source: LinkedIn
Des excuses

Dans l’après-midi du 3 mai, le directeur du Barreau, Guy-François Lamy, a envoyé un courriel d'excuses à tous les étudiants qui ont vécu cette situation exceptionnelle.

« Je vous écris pour vous remercier personnellement pour la patience dont vous avez fait preuve ce matin. Comme vous le savez, nous avons dû retarder le début de l’évaluation en raison d’une contrainte technique dans la salle où vous étiez assignés. Pour ce faire, votre collaboration était capitale. Sachez que je vous en suis sincèrement reconnaissant et que je suis désolé pour les délais que la situation a causés ».

Droit-inc a contacté le directeur de l’École qui nous a envoyé un courriel résumant les lettres envoyées aux étudiants, sans toutefois accepter de commenter davantage le sujet.

Pour Janie Forest, ce message d’excuses n’était pas suffisant pour la communauté étudiante. « Je crains que des remerciements pour notre patience et des excuses ne soient pas suffisants. L’état mental de stress et de fatigue dans lequel ont été plongés les étudiants est inacceptable ».

Le soir de l’examen, les membres de la direction de l'École et du Comité de la formation professionnelle se sont rencontrés afin de mettre en place des mesures d’accommodements pour les élèves ayant coulé leur examen.

L’École a ainsi décidé de permettre aux étudiants de choisir d'annuler leur évaluation finale des 1er et 3 mai 2023, sans frais, et de la reprendre un peu plus tard en juin. De plus, le résultat obtenu à l’examen ne paraîtra pas sur le relevé de notes officiel.

« Ces mesures ont été négociées sans notre association étudiante. Ça été annoncé comme si c’était définitif alors qu’on parle ici d’un point de départ et non d’une finalité. De plus, la communauté étudiante n’est pas satisfaite de ces dites mesures », souligne Janie Forest.

De nouvelles mesures d’accommodement?

Après avoir été mis au courant de la situation, l’Association étudiante de l’École du Barreau (AEEBM) a communiqué avec Me Lamy pour négocier d’autres mesures d’accommodement. Dans un communiqué de presse transmis à Droit-Inc, l’Association mentionne qu’elle a, en moins de 24 heures, reçu plus de 120 témoignages d’étudiants qui ont subi un stress supplémentaire lors de leur examen.

« Malgré la réactivité de l’École, les annonces proposées ont suscité une frustration chez bon nombre d’étudiants, qui jugent inacceptable la solution proposée pour résoudre l’incident face au préjudice subi. Ils s'accordent à dire que la solution proposée n’est pas adéquate compte tenu de l’impact psychologique et physique subi durant la composition de leur examen », mentionne l’AEEBM.

Janie Forest souhaite que l’École du Barreau prenne en considération le taux de réussite et le taux d’échec à l’examen.

« S’il y a un taux d’échec anormalement élevé, on aimerait que ce soit pris en considération lors de la correction. On pourrait par exemple annuler les questions qui ont été majoritairement échouées et qu’il y ait une majoration dans les résultats. En fait, tout ce qu’on veut c’est de se trouver sur le même pied d’égalité que les autres groupes qui ont fait l’examen », dit-elle.

Une autre rencontre entre l’Association étudiante et l’École du Barreau est prévue aujourd’hui. « Nous sommes conscients de l'impact de cette situation et nous sommes déterminés à tout mettre en œuvre pour les accompagner ».
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25 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Amateurisme
    Si personne de l'école du Barreau n'a fait l'effort de vérifier l'état des lieux pour que tout soit adéquat, au minimum le jour d'avant, c'est de l'amateurisme. Si ce fut fait, c'est de l'incompétence. Choisissez. On ne parle pas ici d'une situation fortuite hors du contrôle de l'école... Comment vous prendre au sérieux dans de pareilles circonstances?

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Un autre point de vue
    Correctif parce que je trouve le témoignage n'est pas exacte sur certains points:

    - Peut-être que c'est le cas de certains, mais pour la plupart des gens, la salle d'examen est celle qu'ils ont reçu dans le premier avis envoyé aux étudiants.

    - La lumière dans la salle d'examen était, du moins à mon avis, pas un grand souci au premier abord. C'est vraiment au moment d'allumer les calculatrices que l'on remarquait le problème.

    -Il était très certainement possible de faire des déplacements entre l'extérieur de la salle d'examen, et la salle en elle-même. Nous pouvions regarder nos codes sans problème et nous pouvions aussi parler entre nous. Pour ce qui est des téléphones, il y avait effectivement une interdiction de les utiliser comme bon nous semblaient, mais il était certainement possible d'appeler ou d'envoyer un message en demandant la permission à un surveillant, ce que j'ai d'ailleurs fait.

    La situation était certainement désagréable, et on se demande comment ce fait-il que le problème n'est pas été soulevé et résolu avant la date de l'examen. On peut aussi critiquer la réaction de l'école une fois que le problème ait été remarqué. Toutefois, je crois qu'il faut rester objectif dans la situation et ne pas noicir le portrait pour donner plus de "punch" à l'histoire.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      Corrections
      Premier point: Il y a effectivement eu une correction à ce sujet dans l'article.

      Deuxième point: Cela dépendait de l'endroit où nous étions assis dans la salle.

      Troisième point: Il est effectivement mentionné dans l'article que nous étions confinés au sous sol et non dans la salle. Pour certains, les surveillants n'ont pas autorisés l'utilisation des cellulaires.

      Finalement, je crois que c'est un peu la marque de commerce des journalistes de donner du punch à une histoire.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      Perception et non correctif
      Je suppose que chacun à sa perception personnelle de cette expérience. Pour ma part, ce que Janie raconte relate également ce que j'ai vécu. Elle a été assez brave pour s'exposer et raconter son expérience personnelle en espérant faire bouger les choses. Elle a tout mon respect.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      Pas vraiment des correctifs
      Quant à moi, vous reprenez en d'autres mots ce qu'il est dit dans l'article, alors il ne s'agit pas vraiment de correctifs, mais bien simplement de votre perception.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Être avocat, c’est aussi savoir gérer le stress
    Pauvre Janie. Tout ce chemin pour réaliser qu’elle n’est pas dans la bonne profession….
    “Personnellement, j’ai quitté à 15h30 parce que je n’arrivais plus à lire les mots sur les feuilles et je n’arrivais plus à réfléchir. Ça ne me servait à rien de continuer donc j’ai complété l’examen comme je l’ai pu et j’ai quitté ”

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    povres petits lapins
    SVP donnez vous une chance de vivre sans stress...les clubs med manquent de moniteurs de planche a voile...si un snack de cafe et de croissants vous mets en peril de performance, svp re orientez vous...le droit ne vous conviendra pas.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      La langue française
      Pour quelqu'un qui écrit pauvres "povres", il serait peut-être aussi temps de se réorienter.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      Bonne idée
      À bien y penser, j'aurais effectivement dû opter pour les clubs meds ! Je n'aurais peut-être pas le même sentiment d'accomplissement par contre.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      Missing the point
      Je pense que vous ne saisissez pas le point principal de ce témoignage qui n'est certainement pas la nourriture. Elle ne dit pas que cela a mis en jeu notre performance, mais bien que c'est une situation qui nous a été imposé et pour laquelle on aurait pus s'organiser autrement.

  5. La même histoire
    La même histoire
    il y a un an
    Le Barreau
    On continue de se demander pourquoi tout est toujours désagréable et insupportable lorsque c’est en lien avec l’École du Barreau

  6. Anne
    Avocat
    Certains risquent d'avoir des surprises lorsqu'ils vont pratiquer. Il y aura des jours, où les repas seront sautés, où le stress sera à son maximum, où rien n'arrivera comme prévu, où les clients vous auront menti et vous en prendrez plein la poire devant le juge, il faudra lire des dossiers de centaines de pages d'une traite, etc. etc....

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      La réalité du métier
      En effet, mais ces étudiants ne joueront pas leur avenir académique et vont risquer un peu moins que de devoir refaire leur formation professionnelle. Tout est relatif.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      L'académique vs le professionnel
      En effet, il y a une différence certaine entre l'académique et le professionnel. Les journées d'avocats ne seront pas de tous repos, mais je crois qu'il s'agit ici d'un tout autre contexte où l'enjeu est simplement différent pour ces étudiants. Remettez-vous à cette époque du si imposant examen du Barreau qui nous semble bien loin maintenant. En espérant un bon taux de réussite malgré tout, puisque la relève est plus qu'essentielle.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      Question d'organisation
      Pour ma part je ne saute aucun repas, parce que pour bien performer il est essentiel d'avoir un bon carburant. Ces jeunes ont beaucoup à apprendre du milieu, on ne se le cachera pas, mais je crois que de leur cas, il s'agit simplement d'une pression différente.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      héhé
      Si tu penses que les dossiers de tes clients vaudront moins que ton "avenir" académique, ou que le fait de peut-être devoir reprendre ta formation professionnelle... tu vas effectivement être surpris de la suite.

      Vous ne le savez pas encore, mais les clients, c'est pas mal plus important et stressant à gérer. J'avoue que c'est énervant de se faire dire "vous n'avez rien vu", et oui, ça arrivera graduellement et pas d'un coup. Mais c'est faux de croire que c'est de risquer moins. Chaque jour, tu risqueras pas mal plus.

      Quand on relativise comme tu le proposes, il y aura des moments qui te paraîtront plus stressant que ton "avenir académique" dans ta profession, vraiment souvent.

      Bon succès pour la suite, brace yourself.

  7. A
    A
    Recours collectif.

  8. Felipe
    Felipe
    il y a un an
    Vieux
    Mes examens de Barreau remontent à plus de 25 ans, donc pardonnez moi si ma mémoire fait défaut ou si je suis déconnecté de la pratique étudiante d’aujourd’hui. La calculatrice sert à quoi outre le calcul de délais de prescription (qui se calculent bien à la mitaine)?

    • AN
      Calculatrice
      La calculatrice était utile pour calculer le montant de la plus-value de l'hypothèque de la construction ainsi que le taux majoré du temps supplémentaire. Mais en effet la calculatrice n'était pertinente que pour une infime partie de l'examen.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      Calcul
      On utilise la calculatrice pour différents calculs, notamment:

      - Le calcul de la ventilation et de la quote-part des hypothèques légales.
      - Déduction dans le patrimoine familial.
      - Calcul de la pension alimentaire.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      Calculs
      Plus-value, plus-value relative, paye d'heures supplémentaires, paye de l'indemnité de départ, paye de l'indemnité de congé annuel et autres calculs en droit du travail et en sûretés.

  9. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Un peu de respect
    Ce commentaire est tout à fait mal placé compte tenu que vous ne connaissez pas personnelement l'élève. On pourrait dire la même chose de vous, M. Anonyme, puisqu'on ne juge pas le chemin de vie d'une personne par une seule épreuve, mais bien par l'ensemble. Un parcours sans échec n'est en rien une certitude, il faut plutôt se fier à la capacité de les suremonter et de continuer.

  10. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Impertinent
    Je ne vois pas le lien. Elle pourrait avoir très bien performé malgré tout, l'examen ne se résumant pas à cette seule évaluation. Vous n'avez donc jamais échoué d'examen dans votre vie ?

  11. Collègue
    Collègue
    il y a un an
    Sentiment généralisé
    Je crois que Janie a exprimé ce que la grande majorité des gens ont rescentit ce jour là en passant leur examen. Tout le monde était fatigué et dérangé par la situation. Donc selon vous toutes ces personnes ce sont trompés de profession ?
    Assez inutile comme commentaire de la part de quelqu'un qui n'a même pas pris la peine de se remettre en perspective.

  12. Litigator
    Litigator
    il y a un an
    Sauter un repas? Plaider en canicule? Ne pas dormir pendant des jours?
    Je comprends que cela a été une épreuve imprévue et inutile que certains étudiants ont dû subir. Il me semble inacceptable que l'École du Barreau n'ait pas vu venir le coup. Ont-ils omis de vérifier les salles avant l'examen? Les étudiants, en tant que clients, ont des droits et il semble que l'École soit en faute.

    Cela dit, je suggère aux étudiants d'en tirer une leçon importante surtout en pratique litigieuse: Ne prenez rien pour acquis et soyez prêts à improviser dans des conditions inhumaines. Le métier d'avocat en litige est ingrat et les coups en dessous de la ceinture arrivent bien malgré tout.

    Je pratique en litige depuis plus de 10 ans. J'ai tenu des interrogatoire dans la salle 1.111 du Palais de justice de Montréal en pleine canicule en juillet (les très petites salles non climatisées où la température monte énormément dès qu'on ferme la porte, ce qu'on doit faire afin de ne pas entendre les autres interrogatoires dans les autres petites salles).

    J'ai fait des procès où je devais réviser des centaines de courriels et textos reçus du témoin pendant le lunch, sans manger rien d'autre qu'une barre tendre, puisque je n'avais pas de temps (the show must go on).

    J'ai fait des nuits blanches parce que l'avocat en défense soulevait des objections et voulait déposer de la preuve nouvelle pendant le procès et qu'il fallait faire trancher le tout le lendemain matin devant le juge.

    J'ai eu des urgences de dernière minute où il fallait demander au Tribunal de déterminer si le médecin du CHSLD où était hébergée une personne âgée en soins palliatifs avait le droit de la laisser crever de déshydratation et carence alimentaire, parce que les ressources infirmières seraient mieux allouées aux autres patients que cette vieille dame en fin de vie. J'ai travaillé plus de 30 heures sans arrêt pour obtenir une ordonnance ordonnant le CHSLD de la nourrir et hydrater convenablement et ne pas la laisser crever dans ses couches souillées.

    La vie professionnelle sera bien plus un parcours du combattant que votre parcours académique. Considérez cette expérience comme un apprentissage et, surtout, pour ceux qui n'apprécient pas sauter des repas à l'occasion ou manquer de sommeil, peut-être le litige n'est pas votre tasse de thé.

    Il est vrai que la formation en droit vous ouvrira des portes. Pourquoi ne pas aller travailler dans un organisme communautaire ou une société comme conseiller en contentieux? Ce sera peut-être moins stressant qu'en litige...

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