Difficile de croquer dans la Grosse Pomme!
Daphnée Hacker-B.
2012-10-19 15:00:00
Comme les autres grands centres financiers du globe, New York a beaucoup souffert de la crise et les effets se font encore sentir, explique Dominique Tardif, directrice du bureau montréalais de ZSA.
« Il y a parfois eu des vagues de licenciement de 200 avocats à la fois! » rappelle Me Tardif.
Au cours des dernières années on a assisté à une diminution importante du nombre d’avocats dans les bureaux de Manhattan, sans qu’une bonne croissance d’embauche ne reprenne pour autant.
Résultat : la compétitivité pour les nouveaux postes est plus redoutable que jamais. Une grande main-d’œuvre locale, hautement qualifiée, cherche à conquérir les grands cabinets, qui croulent sous les centaines de candidatures.
Compétition féroce dans la jungle new-yorkaise
Les jeunes diplômés canadiens qui tentent leur chance là-bas doivent souvent affronter des adversaires de taille, dont certains ont déjà séjourné dans les grandes firmes telles que Freshfields Bruckhaus Deringer en plus de détenir un diplôme d’Harvard.
« New York devient un véritable goulot d’étranglement, une ville de moins en moins accessible pour les avocats venus de l’étranger », souligne Me Tardif.
Dommage, car le salaire de départ pour un avocat de première année dans un bureau de New York est de 160 000$, selon The Association for legal career professionals.
Rien n’est impossible, rappelle toutefois la recruteuse juridique, soulignant que les cabinets sont toujours à la recherche de candidats qualifiés qui savent se démarquer.
La fin de l’âge d’or
« J’ai eu la chance d’arriver à New York juste à temps! » lance David Lallouz. Cet avocat montréalais a passé le barreau en 2002, pour ensuite travailler chez Davies jusqu’au début de 2008, année où il met le cap vers le cabinet Fried Frank en plein cœur de New York. Il pratique maintenant chez Tannenbaum Helpern Syracuse & Hirschtritt.
À cette époque, la demande était énorme pour les avocats internationaux, raconte Me Lallouz.
« Nous étions plusieurs à venir de l’étranger au moment de mon embauche, certains de mes collègues arrivaient de Chine, d’Australie, de Grande-Bretagne ».
Le marché de l’emploi n’est définitivement plus ce qu’il était pour les jeunes qui convoitent le rêve new-yorkais, reconnaît-il.
Prendre de l’expérience au Canada reste une option tout à fait intéressante.
« Avec une carrière bien entamée, et une détermination farouche, il est tout à fait possible de faire sa place ici », conclut Me Lallouz.