La chaleureuse épaule de Daniel Urbas

Comme un grand nombre de médias l’ont relaté, hier, le père de l’étudiant chinois Jun Lin, qui a été tué et démembré par Luka Rocco Magnotta, a quitté la salle d’audience en larmes hier après avoir entendu des éléments de preuve à l’enquête préliminaire.

Ce qui a moins fait l’objet des manchettes, c’est que Daran Lin, le père de l’étudiant d’origine chinoise qui fréquentait l’Université Concordia, avait à ses côtés une épaule réconfortante pour le soutenir dans cette épreuve: celle de son avocat, au bras de qui il a quitté la salle d’audience.

Cet avocat, c’est Me Daniel Urbas, un expert en litige civil et commercial, associé chez Borden Ladner Gervais, à Montréal.

Comment est-il devenu le procureur de cette famille chinoise qui ne connaissait rien au Québec si ce n’est que leur fils de 33 ans y étudiait?

« C’est en lisant l’un des premiers articles de journaux annonçant ce crime abominable que j’ai eu l’idée d’offrir mes services gratuitement à la famille de la victime », explique Me Urbas, en entrevue ce matin avec Droit-inc, alors qu’il ne lui reste que quelques minutes avant d’entrer dans la salle d’audience.

En plus d’être profondément bouleversé par cette histoire d’horreur, l’avocat de 51 ans a rapidement pris connaissance des moyens monétaires très limités de la famille de Jun Lin, confirmant qu’il fallait les joindre rapidement pour les aviser de son offre.

À la recherche de Daran Lin en Chine

« Après quelques semaines, nous avons réussi à entrer en contact avec eux, nous avons traduit notre offre en mandarin afin de bien leur expliquer notre intention d’apporter une expertise juridique gratuite et de qualité supérieure. »

Me Urbas et sa collègue Me Amélie Gouin travaillent depuis plusieurs mois avec Daran Lin et son épouse, leur expliquant tant la culture d’ici que les complexités du système judiciaire afin de les préparer à la longue saga qui les attend.

« Je dois souligner le dévouement de Me Gouin dans cette cause, elle est d’une efficacité et d’un professionnalisme redoutable » lance Me Urbas, manifestement fier de sa jeune collègue.

« Vous savez, en tant que junior, elle doit faire au moins les trois quarts de tout le travail, et elle le fait avec brio! » lance-t-il avec un sourire.

Même s’il donne beaucoup de mérite à son acolyte, Me Urbas est tout autant déterminé à apporter de l’aide à la famille ébranlée par le meurtre crapuleux de leur fils.

Apporter de l’aide aux personnes prises dans un drame sans nom, c’est une mission que Me Urbas et ses collègues Mes Guy Pratte et Alexander De Zordo se donnent régulièrement.

Fondateurs du service probono de leur cabinet, les avocats prennent souvent connaissance de cas d’injustices par le biais des médias, comme ce fut le cas dans l’affaire Rocco Magnotta.

« C’est grâce à vous (les médias) que nous trouvons nos missions! » lance-t-il avant d’entrer dans la salle d’audience.