Accuracy

Un travail de détective

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Céline Gobert

2015-06-18 14:15:00

Ces deux professionnels enquêtent sur des contentieux liés à des projets de routes, de ponts, d’usines thermiques. Pour mener leurs recherches, ils voyagent de Montréal à l’Afrique en passant par l’Europe. Qui sont-ils ?
Arnaud Dhers
Arnaud Dhers
Ils n’ont souvent que très peu de temps pour entrer dans un dossier de contentieux complexe, en saisir les enjeux, et rédiger les rapports d’expertise qui se retrouveront devant un tribunal.

Leur mission ? Réunir les informations nécessaires afin de comprendre les causes et les conséquences des retards et autres litiges associés à ces dossiers.

Nicolas Bourdon et Arnaud Dhers, respectivement associé et chargé d’affaires au sein de la firme de juricomptablilité et de services financiers Accuracy partent alors chercher l’information où elle se trouve : dans des usines thermiques, sur des chantiers de construction ou d’infrastructures, parfois jusqu’au fond de l’Afrique.

Un vrai « travail de détective », selon les deux hommes qu’un récent dossier d’arbitrage a conduit dans une mission de six mois pour une entreprise québécoise, en Afrique francophone. Ils se déplacent d’ailleurs régulièrement sur le continent africain, et notamment dans la région du Maghreb, dans le cadre de grands projets d’infrastructures pour des entreprises tant françaises, espagnoles, allemandes que québécoises.

De façon générale, leur équipe, dite « spécialisée en projets » s’occupe de contentieux qui ont pour cadre particulier des infrastructures et des grands projets de construction. Parfois, ils travaillent également à distance sur des projets d’ingénierie nord-américains ou européens, liés aux domaines ferroviaires et aéronautiques.

« On aide nos clients à prévoir leur activité, à créer des modèles financiers et à évaluer le préjudice dans le cadre de contentieux de grands projets », explique M. Bourdon, qui a travaillé sept ans en audit chez Arthur Andersen avant de se joindre à Accuracy dont il est associé depuis 2007.

« Je construis des plans d’affaires complexes pour des sociétés afin d’évaluer leur profitabilité dans les trois - quatre ans à venir », ajoute Arnaud Dhers, qui a intégré la firme depuis trois ans, et travaille sur des dossiers de transaction, de litiges, de contentieux et d’évaluation.

Les avocats au coeur du processus

Nicolas Bourdon
Nicolas Bourdon
Leur équipe doit chiffrer le préjudice subi par le client, une étape inhérente au processus de contentieux. Dans les plus gros projets, cette question est plus compliquée qu’elle en a l’air puisqu’elle revêt une dimension temporelle : il faut prendre en compte la durée dans laquelle le projet a été conduit. En effet, cinq ans de développement complémentaires sont autant de surplus de coûts pour le client. « L’axe de lecture devient alors le temps », explique M. Bourdon.

Les avocats, eux, déterminent les responsabilités autour des questions suivantes : qui est responsable du retard du projet ? Quelles sont les conséquences financières, comprenant coûts et assurances,de ces allongements de projets ? Ils sont « la clé de voûte » des financiers qui vont allouer le surcoût du projet aux parties. « Les avocats ne travaillent pas en sous-traitance, note-il, mais dans une équipe intégrée. »

Selon lui, il s’agit d’un travail d’équipe, effectué « dans un flux continu.» Un dossier, de A à Z, sera étudié sous différentes lorgnettes : lecture de l’ingénieur (cause du retard du planning), lecture juridique (responsabilités) et lecture financière (les coûts). Après la conclusion, « l’aventure continue pour l’avocat », dit-il, qui va défendre son dossier et le porter jusqu’à la plaidoirie, avec leur assistance à titre de témoins experts.

De grandes aventures humaines

C’est le goût pour les grands projets et les « grandes aventures humaines » qui animent deux hommes. Selon eux, l’aspect humain du travail est aussi très important puisque, sur le terrain, l’obtention d’informations nécessite beaucoup de relationnel.

La dimension internationale séduit également l’associé et le chargé d’affaires qui tiennent à rappeler que les dossiers ne sont ni français, ni québécois, ni spécialisés par pays, mais bien « mondiaux ». Du Québec à Londres en passant par Paris et Francfort, ils montent une équipe et se déplacent.

La rapidité et l’efficacité qu’exigent des délais très courts rendent leurs missions éminemment « excitantes », selon M. Bourdon. « Ça exige une vision précise, qui sait synthétiser », selon lui. Leur travail est en effet un travail de vulgarisateur, acquiesce M. Dhers pour qui il faut savoir traduire des sujets complexes dans lesquels interviennent beaucoup de variables techniques et juridiques.

« Finalement, le contentieux de grands projets est lui-même un petit projet ! », conclut M. Bourdon.
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