Bastarache

Enquête Léger Marketing : Charest serait le menteur

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Agence Qmi

2011-01-20 22:00:00

Entre le premier ministre et Marc Bellemare, la population a tranché: c'est Jean Charest le menteur!
La population continue en effet en bonne majorité de croire l’ex-ministre de la Justice sur des pressions qu’il aurait subies de collecteurs de fonds libéraux dans la nomination de juges et que Jean Charest ment.

Elle maintient en plus son exigence d’une commission d’enquête sur la construction.

Le dépôt mercredi du rapport du commissaire Michel Bastarache, qui n’a pas accordé de crédibilité aux dénonciations de Me Bellemare, n’a rien changé au verdict populaire. Selon un sondage Léger Marketing réalisé jeudi pour l’Agence QMI, 59 % des répondants prêtent toujours foi à la version de Marc Bellemare contre 17 % à celle du premier ministre.

« Le plus gros menteur des deux, selon la population, est assis sur le siège du conducteur, a déduit Christian Bourque, vice-président-recherche de Léger Marketing. Le nuage noir sur la politique québécoise demeure. Les Québécois croient que le système est corrompu. »

Décision forcée

Lors d’un sondage du même type, effectué au lancement des travaux de la commission, à l’automne, les répondants croyaient dans des proportions d’ordre comparable (58% Bellemare -14% Charest) à de pressions occultes inacceptables exercées sur M. Bellemare, avec l’aval de Jean Charest. Selon Me Bellemare, ce serait l’un des facteurs qui l’auraient poussé à démissionner du gouvernement en avril 2004.

« « Tout ça pour ça », semblent dire les Québécois », a indiqué M. Bourque, en analysant les réponses au sondage. En août 2010, l’appui à la version Bellemare avait même atteint 69 %.

Sans grande surprise, les répondants au sondage ne croient donc pas (26 % de façon volontaire - 57% contre son gré) que M. Bellemare a agi, comme le prétend le commissaire Bastarache, «de façon volontaire et indépendante», dans les nominations des juges Bisson, Gosselin-Després et dans la promotion donnée au juge Simard.

Recommandations

Signe que la commission Bastarache a joui de peu de crédibilité, victime du cynisme ambiant à l’égard des institutions politiques québécoises, la population ne croit pas non plus (18% oui - 69% non) que les 46 recommandations formulées par le commissaire pour resserrer le processus de sélection et de nomination des juges permettront d’éliminer les ingérences politiques.

« Là où il y a de l’homme, il y aura toujours de l’hommerie », concluent les Québécois, avec une pointe de cynisme », a relevé Christian Bourque.


Méthodologie
La présente étude a été réalisée par internet auprès de 688 personnes de plus de 18 ans réparties dans toutes les régions du Québec, le 20 janvier 2011. Un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d’erreur de +/- 3,7 % dans 19 cas sur 20.
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