Comment soutenir votre collègue qui a raté le Barreau?
Apolline Caron-Ottavi
2018-11-06 14:15:00
Mais lorsque l’étudiant est également employé dans un cabinet, l’échec est encore plus douloureux à vivre : la peur de perdre son travail, l’appréhension des conversations avec ses supérieurs et la honte devant ses collègues viennent s’ajouter à la tristesse.
La professeure de droit Kerriann Stout considère avoir assisté à ce désastre assez souvent pour avoir quelques conseils pertinents à donner aux employeurs dans Above the Law.
1. Déterminez vos besoins
Si l’un de vos employés a échoué au Barreau, il est important que vous cerniez bien en quoi cela affecte votre équipe de travail. Votre employé risque d’être contrarié, puis il reprendra ses études avec ardeur et il se peut alors qu’il soit distrait et fatigué.
Vous devez anticiper la façon dont vous allez atténuer les conséquences de cette situation : en donnant un congé au bon moment par exemple.
2. Ayez une conversation franche
Clarifier les choses est le meilleur moyen de rendre service. Il est tentant de se réfugier dans le non-dit et de ne pas aborder l’échec à l’examen, l’éventuelle reprise des études ou les conséquences que pourrait avoir un deuxième échec (car il faut l’envisager).
Mais ce silence peut être une source d’angoisse majeure pour votre employé. Allez de l’avant, planifiez une rencontre avec lui et énoncez vos positions clairement.
3. Ni humiliation, ni culpabilisation
Au moment de cette rencontre, faites preuve de tact et redoublez de vigilance quant à vos propos. Gardez en tête que la personne en face de vous se sent déjà extrêmement coupable d’avoir manqué son examen : inutile d’en rajouter. Prenez garde à ce que vos questions ne semblent pas accusatrices.
Il n’y a pas grand-chose que vous puissiez dire pour le consoler, mais il y en a beaucoup qui peuvent le blesser.
4. Demandez-lui comment l’aider
Ne prenez pas pour acquis que vous savez comment bien aider votre employé alors qu’il s’apprête à repasser le Barreau. Et ne prenez pas pour acquis qu’il va de lui-même venir vous demander de l’aide : il n’osera sûrement pas.
Encouragez-le à se confier. Même si vous ne pouvez pas tout lui accorder, vous pourrez faire des compromis ou mieux comprendre ses besoins que par vous-même.
5. Accordez du temps à la reprise des études
Offrir à votre employé de prendre du temps off, autant que vous pouvez vous le permettre, devrait être en tête de vos priorités. Quatre ou six semaines devraient lui permettre de retrouver toutes ses capacités de réussite. Vous devez aussi le laisser tranquille : limitez les courriels, les textos et les appels, même si vous avez du mal à vous en passer. Gardez en tête qu’il privilégiera de toute façon son travail sur ses études, donc toute relance concernant le travail risque de l’éloigner de la réussite dans ses études.
Si vous pouvez vous le permettre, donner des congés payés est idéal. Les étudiants souffrent souvent du stress financier, notamment parce qu’ils ont parfois de nouvelles dépenses, comme le coaching. Cet investissement momentané sera rentable sur le long terme.
Même si vous n’avez jamais raté le Barreau, essayez de vous mettre à sa place. Et soyez-en sûr, votre employé vous sera reconnaissant de l’avoir soutenu et reviendra au travail encore plus investi qu’avant.
Advocatus Demeritus
il y a 6 ansCompte tenu de l'évolution des connaissances en psychopédagogie, le mode d'évaluation actuel de l'École du Barreau est antipédagogique, anxiogène et contreproductif.
Une réforme du programme de formation professionnelle s'amorce.
Il faut se réjouir du fait que le comité chargé de cette réforme semble s'orienter vers un mode d'évaluation progressive.
Selon des sources officieuses, plus de 50 % des finissants de l'École du Barreau consommeraient des amphétamines ou autres trucs du genre pour survivre au stress des examens.
À ce seul chapitre, la dernière "réforme" de 2004-2005 a été catastrophique.
Beaucoup trop d'étudiants sortent écoeurés de l'École du Barreau et désengagés face à leur ordre professionnel.
Justifié par des économies de bouts de chandelle, le mode d'évaluation actuel témoigne d'un manque de respect envers les étudiants et constitue de la maltraitance psychologique.
Anonyme
il y a 6 ansTout à fait d'accord!
Les (ir)responsables de ce gâchis devraient être convoqués devant le comité pour s'expliquer puis sanctionnés.
C'est une honte!